Les Chrysalides - John Wyndham

Futur indéterminé, région du Labrador. Une guerre atomique s'est produite, qui a anéanti une bonne partie de l'humanité. Cette ère des Tribulations est maintenant loin derrière et, depuis, les communautés humaines se sont reconstruites comme elles le pouvaient. Notamment sur un mode ultra-religieux. Dans la nation où vit David Strorm, le héros des Chrysalides , le niveau technique est grosso modo celui du XVIIIe siècle. On y travaille à la ferme, on y va à l'office, et surtout on y craint Dieu – au sens figuré du terme certes, mais aussi au sens propre lorsque Dieu est représenté par ses dévots et son administration autoproclamée sur Terre. En effet, dans la nation où vit David Strorm, on est convaincu que Dieu a puni les Anciens pour leur orgueil, et qu'il est indispensable, pour Lui être agréable, de respecter l'Image, autrement dit d'être, pour chaque être vivant, strictement conforme aux définitions écrites de l'espèce. Dans la nation qu'habite David...

Faute de temps - John Brunner - Retour de Bifrost 80


"Faute de temps" est une novella de John Brunner, qui s’illustrera ensuite en écrivant le sidérant Tous à Zanzibar, point de départ de la Tétralogie Noire.

"Faute de temps" se passe ici et maintenant. Alors qu’assailli de terrifiants cauchemars récurrents, le docteur Harrow tente de dormir, un coup de sonnette aussi nocturne qu’inopportun fait entrer dans sa vie un SDF bien singulier. Mutique, presque nu, l’homme semble porteur d’une maladie très rare dont, surprenante coïncidence, le fils d’Harrow est mort récemment. Seuls effets personnels, un couteau ébréché et un os de phalange. Transporté à l’hôpital où Harrow exerce, le SDF à l’identité inconnue constitue un mystère qui ne fait que s’épaissir au fur et à mesure des investigations le concernant. Qui est cet homme ? D’où vient-il ? Comment peut-il être atteint d’une maladie très rare qui tue ceux qui en souffrent bien avant l’âge adulte ? Et quelle est cette étrange langue qui semble être la sienne ?

Ces questions vont tourner en boucle dans l’esprit fragile d’Harrow jusqu’à en occuper la totalité. Au fil son enquête, de faits étranges en liens peu cohérents, Harrow comprend et doit admettre l’incroyable vérité ; Holmes ne disait-il pas “Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité.” ? Cette vérité (et, non, ce n’est pas un alien), si incroyable que personne n’en voudra, poussera Harrow aux portes de la folie, et les lui fera clairement franchir aux yeux de son entourage. Lanceur d’alerte qu’on n’écoute pas, Harrow est, cinq ans avant Les envahisseurs, un tragique David Vincent. La surdité volontaire de l’humanité est aussi coriace que navrante.

Vraiment intrigant, assez long pour assurer une montée dramatique, logiquement cohérent, le texte plonge au cœur de l’obsession de Max Harrow et déroute assez le lecteur pour la lui faire partager. Il aurait fait un excellent épisode de The Twilight Zone, il en a le format et la saveur. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler l’histoire et je conseille vivement à d’éventuels lecteurs d’en apprendre le moins possible sur Faute de temps avant de le commencer.

Première publication de "Faute de temps" en 1963, et adaptation télé par la BBC en 1965, série Out of the Unknown S01E10.

Faute de temps, John Brunner

Commentaires

Vert a dit…
Je l'ai lu dans le Livre d'or de la SF sur Brunner ce texte-là. Et je me rends compte que je ne m'en rappelle plus du tout, c'est bien j'ai plus qu'à recommencer xD.
Gromovar a dit…
Il est plutôt sympathique à lire. Très Twilight Zone.