La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Retour de chronique : L'âme de l'empereur - Brandon Sanderson

Retour de chronique du Bifrost 78

Brandon Sanderson est connu notamment pour Elantris, Warbreaker, Fils-des-Brumes, ou la conclusion en cours d’écriture de La roue du temps dont il remplace le créateur Robert Jordan, mort prématurément. "L’âme de l’empereur" a reçu le Prix Hugo du court roman 2013.

Empire de la Rose. A sa tête, Ashravan - sorte de roi fainéant, entouré d’Arbitres qui exercent la réalité du pouvoir. Plusieurs factions patriciennes gravitent autour du monarque. Celle de l’Héritage détient le pouvoir, que voudrait s’approprier celle de la Gloire. Du désir à l’impérieuse nécessité il n’y a qu’un pas, que franchit la Gloire en envoyant un sicaire éliminer l’empereur. L’assassin ne parvient à tuer que l’impératrice, laissant l’empereur dans un état végétatif. Or, l’Héritage doit absolument présenter vite un empereur fonctionnel à la cour sous peine de perdre le pouvoir. Il lui faut donc passer un « pacte avec le diable » en proposant à Shai, jeune Faussaire condamnée à mort, de forger une âme pour l’empereur afin de mettre une conscience dans son corps inerte. Problème de taille, la nouvelle âme doit être suffisamment proche de l’ancienne pour rendre la Falsification indétectable. Shai, mise au secret dans une chambre du palais, va donc se plonger dans la vie de l’empereur pour le connaître de la façon la plus intime.

Réussira-t-elle la Falsification la plus difficile de sa carrière ? Usera-t-elle du pouvoir que lui donne son acte pour changer l’empereur ? Et sortira-t-elle vivante de cette aventure dont aucun témoin ne doit subsister ?

Sanderson, connu pour être l’auteur qui invente des systèmes de magie originaux, ne fait pas exception ici. La Falsification est une réécriture des caractéristiques d’un objet par la réécriture de son histoire. Veut-on s’enfuir d’une pièce verrouillée ? Il suffit de « raconter » à la serrure qu’elle fut mal forgée et présente donc un défaut structurel que le captif utilisera pour la briser. Connaissance du passé et réécriture sont les dons magiques des Faussaires ; s’y ajoutent psychologie et sens déductif. Savoir ce qu’est la chose pour savoir ce qu’elle aurait pu être, et la convaincre de le devenir. On pense à l’Egan d’Isolation, le principe est proche.

En dépit de l’écriture un peu trop moderne de Sanderson, le voyage qu’il propose est agréable. Shai est un personnage aimable qui tentera de faire les choses justes quand l’occasion lui en sera donnée. Le lecteur embarque avec elle dans une aventure inédite au cœur des arcanes mortels de la politique impériale.

L'âme de l'empereur, Brandon Sanderson

Commentaires

arutha a dit…
Connaissant peu Sanderson, je n'avais pas vraiment d'a priori, et je me suis laissé littéralement embarqué par l'histoire. Pour ma part, j'avoue ne pas avoir remarqué la modernité de l'écriture et, en tout cas, cela ne m'a pas gêné.
Gromovar a dit…
Le bouquin est très sympa.

Concernant la modernité, je crois que c'est un problème très perso. J'ai du mal à le décrire exactement, mais je trouve toujours en lisant Sanderson qu'il est un peu trop "moderne" (pas d'autre mot) dans ses descriptions et ses dialogues. Pas rédhibitoire en tout cas.
Lorhkan a dit…
Faudra que je le lise un jour, comme la plupart de ce qu'a écrit Sanderson (mais il écrit plus vite que je ne le lis alors bon... :D ).
Gromovar a dit…
Là tu peux y aller, c'est court.

Et c'est Mélanie Fazi qui traduit trop vite ;)