La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Nouvelles chroniques du Vieux Royaume

On ne présente plus (du moins je l’espère) Jean-Philippe Jaworski. Après une entrée fracassante dans le monde de la fantasy hexagonale avec le recueil Janua Vera, l’auteur a poursuivi avec l’excellent roman Gagner la guerre, puis ce Même pas mort, premier volume de la trilogie Rois du monde, qui obtint entre autres le Prix Planète-SF des blogueurs 2014.

Jean-Philippe Jaworski a aussi écrit un certain nombre de fort bonnes nouvelles dont quelques-unes sont rassemblées aujourd’hui dans le recueil "Le sentiment du fer" (collection Hélios), en compagnie d'une inédite : L’elfe et les égorgeurs.

Si on a pris la peine de lire mes chroniques des autres ouvrages de Jaworski, on sait l’admiration sans borne que je voue au style de l’auteur, à la perfection d’une écriture archaïque reconstituée qui oblige le lecteur à plonger tête et épaules dans l’univers qu’il décrit. Lire Jaworski, c’est pénétrer, par la magie des mots et l’hypnose du rythme, dans le Vieux Royaume, un monde imaginaire de low fantasy, ou dans les terres celtiques fantastiques de Même pas mort. Ailleurs encore, parfois.

Cinq nouvelles donc.

Dans Le sentiment du fer, Jaworski retourne à Ciudala, la ville Renaissance de Gagner la guerre. On y découvre Cuervo Moera, assassin de haut vol lancé dans une étrange mission qui lui donnera l’occasion d’expérimenter le cynisme des puissants, exacerbé encore dans une cité placée au cœur de la guerre civile qui embrase le Vieux Royaume. Cuervo y est testé comme on teste une arme, l'arme qu'il doit devenir.

Toujours durant la conflagration embrasant le royaume, L’elfe et les égorgeurs met un elfe voyageur aux prises avec un groupe de routiers abrutis et criminels qui veulent lui faire un mauvais sort. Un sort définitif. Mais tel seront pris qui croyaient prendre.

Sur la très drôle Profanation, on lira ces quelques lignes.

Et sur la brillante Désolation, celles-là.

La troisième hypostase, enfin, est sans conteste est la plus magique. On y retrouve l’esprit de Tolkien, tant avec le départ des elfes qu’avec la présence d’un des deux derniers archimages, alors que la guerre implique maintenant jusqu’à ces elfes qui avaient décidé qu’elle ne les concernait pas, sans oublier l’enchanteresse Lusinga qui se croyait à l’écart sur son ile de Llewynedd.

Je ne parle que très rarement du livre-objet car ce qui m’intéresse, toujours, c’est le texte, le support m’importe peu. Mais ici je vais le faire.
Livre de poche, papier de bonne qualité mais :
Pas de sommaire.
Pas de bibliographie de l’auteur.
Pas de date sur les nouvelles déjà publiées ni même une mention de leur première publication.
Un achevé d’imprimer erroné de deux ans.
Des marges hautes et basses de 1 cm maximum.
Ca ressemble plus à des épreuves non corrigées qu’à un livre commercialisé. Je ne sais pas si tous les Hélios sont de la même eau, mais si c’est le cas ce n’est guère appétissant.

Le sentiment du fer, Jean-Philippe Jaworski

Commentaires

Totirakapon a dit…
Tout à fait d'accord sur tes critiques concernant l'objet-livre! Ça fait effectivement doc. de travail (amateur...) et c'est très gênant pour s'y repérer...
Pour les textes, j'ai bcp aimé.....
Gromovar a dit…
J'ai même du mal à comprendre que ce genre de choses soit possible.
Anonyme a dit…
Je n'ai encore jamais lu un livre de Jarowski mais je pense serieusement m'y mettre
Gromovar a dit…
Ah oui, il faut. Commencer par les deux recueils de nouvelle. Sans aucun doute.
Vert a dit…
Je l'ai feuilleté, je me suis fait la même remarque surtout pour la table des matières et l'absence des dates pour les nouvelles (c'est une hérésie, au bûcher !). Enfin c'est Jaworski, je vais forcément le lire quand même !
Gromovar a dit…
Les textes, eux, sont très bons. Avec une vraie préférence pour Désolation.
Lorhkan a dit…
Effectivement, le travail sur l'objet est assez... "léger" (tu aurais aussi pu signaler "Le sentiment DE fer" en quatrième de couverture ! :D )...
Les textes par contre, sont tops.
Xapur a dit…
Hop, même "Désolation" voire "Profanation" des textes devant le travail de l'éditeur...
Gromovar a dit…
Celle-là m'avait échappé. Merci. Encore plus misérable qu'annoncé.
Gromovar a dit…
Totafé mister :)