Métal Hurlant 9 - Utopie Dystopie

Le Métal Hurlant nouveau est arrivé. Numéro 9 de la renaissance et premier de l’ère Lloyd Chery : « Utopies, dystopies, le futur ? C’était mieux après ». Sous ce titre (dont le placement du point d’interrogation interroge) se trouve le numéro de la revue consacré à ces questions de topoï désirables ou terrifiants dont la science-fiction serait naturellement (ou pas) porteuse ; des lieux rêvés puis offerts par de belles personnes ou décrits d’une main tremblante par des inquiets qui cauchemardent. Sur ces thèmes on trouvera à l’intérieur une interview volontariste de Kim Stanley Robinson (le ministre du futur) et une, lui faisant contrepoint, de Romain Lucazeau qui remet la littérature à sa place. Coline Serreau est présente aussi pour parler de son film La Belle verte , et Phil Tippet du sien, Mad God . Quelques pages sont consacrées au mouvement hopepunk (une antinomie sauf à parler comme un religieux exalté louant le caractère révolutionnaire de l’espoir) . D’autres portent un m

Sursaut


Sortie du tome 3 de la série Car l’enfer est ici, intitulé "4 millions de voix".

Les voix dont il est question dans le titre sont celles qui pourraient porter Lou MacArthur au poste de gouverneur. Sa campagne est pourtant mal engagée après qu’il ait annoncé son intention d’abolir la peine de mort dans l’Etat de New York s’il était élu, ce qui priverait nombre de citoyens de la vengeance qu’ils attendent sur Joshua Logan, le suspect numéro un dans l’assassinat de Steven Providence et de ses amis. En dépit des efforts de ses équipes, dont la jeune et très motivée Lucy qui n’hésite pas à payer de sa personne, la partie semble perdue pour MacArthur, à la grande satisfaction de son adversaire républicaine Meredith Bambrick et des mafieux qui la soutiennent.

Parallèlement à ces évènements politiques, l’enquête sur la culpabilité de Logan continue, toujours conduite par son courageux avocat assisté de son journaliste de compagnon. Hélas, elle n’avance guère et on peut se demander si Logan pourra prouver son innocence tant les secrets entourant la mort de Providence ont été bien enterrés, quand ils n’ont pas été noyés au fond de l’Hudson. De plus, une décision de la cour empêche la petite Amy de témoigner, ce qui élimine l’une des seules pistes encourageantes dont disposait l’avocat de Logan.
Ce dernier d’ailleurs semble avoir perdu tout espoir, et il doit faire face, si tant est qu’il le veuille vraiment, à sa volonté d’en finir ainsi qu’à la haine homicide de nombre de ses compagnons d’incarcération. L’avenir de Logan n’est pas de ceux sur lesquels on voudrait parier de l’argent.

Au risque de me répéter, je dois dire que la série continue d’être de très bonne qualité. Brunschwig signe un polar de politique fiction haletant et complexe qui pourrait en remontrer à bien des films abordant le même genre de thème.

Après deux premiers épisodes déprimant de noirceur, et alors que tout ce que j’ai écrit ci-dessus, en tronquant pour ne pas spoiler, laisse penser que rien ne s’arrange, ce troisième tome semble être celui de l’amorce du retour vers la lumière - soyons prudent. Rien n’est réglé, loin s’en faut, mais chaque fil narratif, tous liés in fine, contient une inflexion visible qui paraît lui faire prendre la direction du meilleur, c’est à dire celle d’une résolution moralement satisfaisante.

Conviction, amour, courage, les valeurs professées par la maire de NY Jessica Ruppert, permettront peut-être, quand tout aura été accompli, de faire éclater la vérité et de donner à chacun des protagonistes de cette histoire ce qu’il mérite, rédemption, réhabilitation, ou punition. On l’espère depuis le premier tome, ici on commence, prudemment, à y croire. Il faudra encore attendre pour en être sûr.

Car l’enfer est ici t3, 4 millions de voix, Brunschwig, Hirn, Nouhaud

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