La grande muraille de Mars - Alastair Reynolds

La grande Muraille de Mars est la version française du méga recueil d’Alastair Reynolds intitulé en VO  Beyond the Aquila Rift . Dans des traductions de Pierre-Paul Durastanti, Laurent Queyssi et Florence Dolisi, ce sont pas moins de 16 textes (2 de moins que dans la VO) qui s’étalent sur 640 pages. Au fil de ces milliers de signes c’est l’avenir imaginé par Alastair Reynolds qui se dévoile aux yeux ébahis du lecteur amoureux de SF. Car c’est bien de SF qu’il s’agit ici. Toujours. Même quand ça peut ressembler à autre chose. Certains de ces textes appartiennent au Cycle des Inhibiteurs , ce cycle bien connu de notre club qui raconte l’histoire future d’une humanité spatiopérégrine et divergente dont les différentes branches, souvent en conflit armé, se distinguent par leur degré de fusion avec les machines. C’est le cas notamment des deux premiers, La grande muraille de Mars et Zéphyr qui racontent, de transhumanisme en tentative de génocide, les débuts de la divergence et les ...

Fire and brimstone


Avec "The sixth gun", Urban Comics traduit une bonne série US pour le public français. L’éditeur a livré, il y a peu, les deux premiers TPB, ce qui permet de se faire une bonne idée de l’identité de la série et de l’envie qu’on peut avoir de la suivre en tant que lecteur.

Ouest américain, fin XIXème. Le fameux Wild Wild West. Plus mythique qu’historique. Avec ici, en plus, une approche à la Deadlands (western + fantastique, et le fantastique ici c’est du lourd).

La Guerre de Sécession est finie depuis peu. Le brillant mais très dépravé Général Hume s’y était illustré, tant par ses coups d’éclat que par les atrocités dont il se rendait coupable. Allant toujours plus loin dans l’abjection, il avait fini par rassembler autour de lui une horde sauvage d’hommes sans foi ni loi, coterie de l’enfer soudée par un pacte maléfique. En échange d’une terrifiante promesse, cette bande d’ennemis du genre humain obtint de mystérieuses puissances six revolvers aux pouvoirs magiques. Ils finirent, heureusement, par être neutralisés.
Quelques années plus tard, un aventurier de l’occulte, Drake Sinclair, se lance sur la trace des revolvers, censés le mettre sur la piste du trésor de Hume. Il ignore qu’au même moment la « veuve » du Général a engagé les Pinkerton pour retrouver son mari non-mort, lui rendre son pouvoir, et payer enfin la dette contractée, projet funeste qui peut conduire à la perte de l’Humanité.

L'histoire imaginée par Bunn, comme le rythme de progression du récit et des révélations, sont très satisfaisants. Le monde que décrit l’auteur est celui des western spaghettis, empreint de « réalisme » outrancier, plus proche de La horde sauvage de Peckinpah que de Deadwood. Le surnaturel ajoute un élément de folie à la vraie dureté de l’histoire.

En cowboy du fantastique, Sinclair est efficace, bien aidé pour briller par l’adversaire larger than life qui lui sert de Némésis. Sa psychologie en revanche n’est guère développée, mais nous sommes ici dans une série B, action et suspense priment. Les personnages secondaires, pour certains seulement esquissés, se font progressivement une place.

Après un premier volume qui faisait la part belle aux légendes indiennes et à un mystère qu’on peut qualifier de lovecraftien, le second introduit le vaudou dans l’équation surnaturelle. Il est possible d'imaginer que nombre d’aspects du fantastique seront abordés au fil des épisodes.

Le graphisme est très classique, presque franco-belge par moments, soutenu par une colorisation vivace et spectaculaire.

"The sixth gun" est donc un comic de série B agréable qui traite le genre western-fantastique bien mieux que ne le fait Manifest Destiny.

The sixth gun, t 1 et 2, Bunn, Hurtt, Crabtree

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