L'Enfance du monde - Michel Nieva

Je suis surchargé de travail, lecteur. Résultat : des lectures et des chroniques en retard et peu de temps pour rattraper. Alors chroniques courtes, faisons ce qu'on peut dans le temps qu'on a ; as Chaucer said, time and tide wait for no man. Fin du 23ème siècle, sud de l'Argentine entre autres. Suis-moi, lecteur, nous allons rencontrer l'enfant dengue ! L'Enfance du monde est le premier roman de Michel Nieva. C'est une fable, un conte dystopique d'effondrement lent, d’effondrement en cours. C'est l'histoire de l'enfant dengue, un hybride enfant-moustique né d'on ne sait quel étrange miracle. L'enfant dengue, de père inconnu, vit avec sa mère, une femme de ménage pauvre du sud de l'Argentine, dans cette Patagonie que la montée du niveau des mers a radicalement transformé – comme le reste de la Terre. D'immenses zones – dont la capitale Buenos Aires et sa région entière – ont été inondées et perdues pour toute vie terrestre, le...

Qui pourra mieux faire ?


Ouch !

Juste refermé "Alpha and Omega", le final de Locke and Key, et on peut dire qu’il conclut en apothéose une série qui est sans conteste l’une des meilleurs que j’ai jamais lues. Six volumes qui décrivent une année scolaire, de l’arrivée des Locke dans leur nouvelle maison de Lovecraft à la Prom Night qui signe la fin des cours. Entre les deux, un chaos horrifique, une plongée dans les abysses de l’effroi et du désespoir ; Locke and Key est un chef d’œuvre du fantastique imaginé par Joe Hill en maitre de l’horreur illustrée. Je plains ses successeurs ; il sera difficile de faire mieux.

Sans spoiler, disons que tout se conclut dans ce dernier volume, frénétique et spectaculaire. Les plupart des personnages finissent par se mettre au clair avec eux-mêmes et dans leur relations avec les autres. Forts de cette maturation, de ces quelques instants de calme avant la tempête, ils seront à même d’affronter le mal absolu qui dort sous terre. Et, nantis de cette force, il leur faudra accepter de lutter contre l'incompréhensible, de souffrir, de mourir même, pour avoir une chance de réussir, tant ce qu'ils affrontent est puissant. Les chances ne sont pas de leur côté.

Car Dodge, plus puissant et incontrôlable que jamais auparavant, organise ce qui doit être le sacrifice de masse de son couronnement. Il faudra le courage, l’intelligence, le sens du sacrifice des héros malheureux de la série pour espérer une issue favorable à une menace qui dépasse de beaucoup les limites de la petite ville de Lovecraft. Tous n’en sortiront pas vivants, mais tous en sortiront grandis.
Hill traite ses personnages de manière magnifique. Il les développe en détails, leur donne chair et âme, les met en scène de très belle manière au fil d’une histoire qui les pousse au bout de ce qui est possible. Et, brillante idée autant que bel hommage à un personnage qui se montre ici sous un jour très émouvant, Rufus, le petit handicapé mental dont personne n’écoutait les avertissements récurrents, jouera enfin un rôle capital.

On sort de ce dernier volume époustouflé. Content pour les Locke que leur calvaire se termine, mais navré de savoir qu’on ne reviendra plus pour de nouvelles installations à Lovecraft.
On pourra discuter de la toute fin (les dernières pages). Le twist est-il regrettable ou pas ? Hill a-t-il perdu son courage ? On pourra penser que la barque avait été assez chargée, et qu’une chose pouvait enfin tourner favorablement. Moi qui suis d’habitude allergique aux twists positifs, je reçois cette fin comme très acceptable.

Locke and Key 6 VO, Alpha and Omega, Hill, Rodriguez

L'avis de P. Fénot

Commentaires

Unknown a dit…
Bon, ça confirme mon idée de me mettre à tout prix à cette série. Il va juste falloir que j'en touche deux mots à mon portefeuille.

C'est con, l'année dernière, mon colloc avait la collection et je ne les ai même pas lu. Quel con ...
Gromovar a dit…
Portefeuille ou bibliothèque. Your choice.
Acr0 a dit…
Oh c'est vrai que tout se déroule sur une année scolaire. J'ai beaucoup apprécié la tenue de la saga par les auteurs, tant sur le fait de conclure sans trainer en longueur que par l'intrigue bien ficelée. C'est un grand coup de cœur pour moi.
Je me permets de te contacter par rapport au twist final, car je reste "sceptique".
Gromovar a dit…
Très appréciée aussi.

Je réponds à ton mail par mail.