Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Secrets et doutes


Tome 4 de la série Ténèbes de Bec et Iko, intitulé "Le Roi Ti-Harnog". J’ai dit tout le bien que je pensais de cette série dans un post précédent. Le tome 4 confirme.

L’histoire, tragique, pleine de fureurs, de destruction, d’obscurs secrets et de noires trahisons continue à se développer, comme un long calvaire pour ses protagonistes, vers une conclusion à venir dans le prochain tome. Flashbacks et explications arrivent toujours à un rythme qui permet d’intriguer le lecteur sans jamais le laisser sur sa faim.

La prophétie sera-t-elle accomplie ? Ioen pourra-t-il sauver les royaumes où il vit avant leur oblitération complète ? On imagine bien que oui. Mais comment ?
C’est la seule question qui vaille tant la situation est désespérée et les forces des héros réduites comme peau de chagrin.

Après une défaite telle qu’elle rend toute revanche inimaginable, vient le temps de l’exil vers un allié incertain. Les survivants de l’exode, toujours en proie à l’animosité des bêtes, seront accueillis avec des pincettes et sans enthousiasme dans la forteresse d’un roi ami. Mais pour combien de temps ? Combien de temps avant que les créatures ne repassent à l’attaque, et que vaudra alors l’amitié du Roi Ti-Harnog ?

Bec mêle, dans cette série, deux genres de l’Imaginaire et le lien est fait sans la moindre incongruité. Il le fait à l’aide d’un récit au long cours qui ne donne jamais l’impression d’être long pour tirer à la ligne mais toujours au contraire pour ajouter des niveaux de complexité. Son histoire est servie de superbe manière par les dessins d’Iko, impressionnant dans sa mise en image d’un monde barbare, sauvage, par le biais de grandes planches et de doubles pages qui donnent à voir une architecture colossale, des paysages grandioses, de vrais roturiers, et des soldats à l’équipement détaillé. Ces planches s’admirent comme des tableaux, et ce n’est pas fréquent en BD.

C’est donc un très bel album que nous avons là, et qui raconte une bien bonne histoire.

Le Roi Ti-Harnog, Ténèbres t4, Bec, Iko

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