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Avengers vs. X-Men" est un de ces énormes
events globaux dont
Marvel gratifie ses lecteurs à intervalles régulier, depuis de nombreuses
années. Développés à travers une mini-série dédiée, des
spins-offs, et un grand
nombre d’incursions narratives dans les séries courantes (les
tie-ins), ils ont
vocation à transcender les récits habituels et à amener des changements
importants dans l’univers Marvel. De ce point de vue,
AvX fait bien plus que
faire le boulot.
C’est la saga de la Phoenix Force qui se termine ici,
parallèlement à celle de Décimation et aux arcs du
Messie Mutant.
Du fond de l’espace, le
Phoenix revient. Il s’est mis
en route vers la Terre dans le bût de s’unir à Hope, la protégée des X-Men,
seule mutante née après le
M-Day. Pourquoi cette union ? Destruction ou
renaissance ? Peut-on prendre le risque de laisser le Phoenix habiter à
nouveau un hôte ou vaut-il mieux tuer Hope pour éliminer tout risque ?
Face à la menace, les Vengeurs viennent sur Utopia avec le
projet de mettre Hope en sécurité. La réaction des X-Men, autour de Cyclope,
est alors très violente. Reprenant des argumentaires que n’aurait pas reniés l’ancien
Magnéto, Cyclope oppose les intérêts de l’Humanité à ceux de la gent mutante. Pour
protéger la jeune « messie » des mutants, espoir d’une
renaissance pour leur espèce presque complètement anéantie par le geste fou de
Wanda Maximoff lors du M-Day, les X-Men, menés par Cyclope et Emma Frost se
lancent dans une guerre ouverte d’une brutalité extrême contre les super-héros
humains. Creusant des fractures infranchissables entre les héros de la terre,
et au sein même de la communauté mutante, la guerre conduira à l’incarnation de
Phoenix dans les cinq meneurs mutants, les dotant d’un pouvoir colossal qu’il
utiliseront pour résister aux Vengeurs et, dans un premier temps, pour
« améliorer » la Terre en lui offrant eau, énergie, paix illimités,
pratiquant une ingénierie mondiale qui n’et pas sans rappeler
Authority. Mais
comme l’écrivait
Lord Acton, qui pourtant ne connaissait pas Phoenix : «
le
pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument ». A
fortiori quand l’un des tenants du pouvoir absolu est télépathe comme Emma
Frost.
Le conflit, sans paix ni armistice possible étant donné ce
qui y est en jeu, mènera Cyclope et ses partisans aux limites de la rupture et
de la folie, et amènera Cyclope à commettre un acte irréparable d’une gravité
indicible (que je ne peux révéler ici pour d’évidentes raisons). L’Humanité
sera finalement sauvée, car Hope, comme
Cincinnatus 26 siècles avant elle,
rendra le pouvoir que Phoenix avait finalement réussi à lui insuffler, terminant
ainsi pacifiquement la plus terrifiante crise de l’époque moderne, même s’il
est clair que les nombreuses cendres du conflit mettront longtemps à refroidir.
AvX clôt donc en 2012 une histoire commencée 36 ans plus tôt
dans une navette en perdition fuyant la station spatiale de
Stephen Lang,
créateur des X-Sentinelles. Impressionnant exemple d’amplitude temporelle dont
nul ne peut croire qu’il ait été prévu à l’origine. Certaines créatures
échappent à leur créateur. Le Phoenix, force cosmique à la puissance
incommensurable, ravageuse de mondes, et simultanément source de destruction et
de renaissance, est de celles-là. Il semble qu’elle en ait fini maintenant, mais
qui peut en être sûr ?
Sans doute un peu trop longue, la série AvX est belle comme
une photo de famille pour laquelle tout le monde aurait enfin pu venir. On y
voit la passion combattre la raison, avec tous les excès que cela peut
engendrer. On y assiste à un drame qui « élimine » deux des
personnages les plus importants du monde Marvel. Le tout est porté par les
grandes planches, très claires malgré le nombre important de protagonistes ce
qui est rare, de John Romita Jr.
ou d’Adam Kubert. C’est un vrai plaisir visuel qui s’ajoute à la joie de
participer à la réunion de famille. On lui pardonne donc sa longueur (en précisant
que les petits suppléments de combat inclus dans le Marvel Deluxe n’ont presque
aucun intérêt).
Avengers vs. X-Men, Marvel Deluxe, Brian Michaël Bendis et
alii., Jonh Romita Jr. et alii.
Commentaires
Je te rejoins aussi sur les combats annexes parfaitement dispensables.