Shroud - Adrian Tchaikovsky

Futur lointain, quelque part dans le système Prospector413 (une étoile, quelques planètes extérieures, une ceinture d’astéroïdes, et au moins une géante gazeuse avec au moins une lune intéressante surnommée Shroud – Linceul en français) . Prospector413 est visité depuis peu par un morceau de ce qu'est devenue l'humanité, à savoir un ensemble de conglomérats – les Concerns – se déplaçant de système stellaire en système stellaire pour en tirer les ressources nécessaires à la survie. Créant des bases ou des hubs, minant tout ce qui est minable dans chaque système visité, les Concerns (“Megasocial Opportunity-Exploitation Concerns”) ont pour projet d'exploiter toute la galaxie afin de ne jamais se trouver de nouveau dans le piège du goulet d’étranglement (ressources et pollution) que connut la Terre et qui faillit mettre un terme à la race humaine – causant dans ce maintenant lointain passé la disparition de la plus grande part de celle-ci. Les Concerns regroupent une humanit...

Two minutes to midnight


Weird Science est un gros (plus de 200 pages) pavé, publié par Akileos, reprenant les dix premiers numéros de la revue américaine Weird Science.

Trait fin à l’encre, noir et blanc, le graphisme est clair, plein de l’imaginaire débridé du moment. Certes on ne lit pas ces petits récits de SF des années 50 pour la qualité des histoires (le twist final presque inévitable à la rigueur), ni pour la caractérisation, mais elles sont le témoin d’une époque et rappellent à certains d’entre nous les fragments qu’ils ont pu en lire ici ou là. Elles ont aussi contribué à fonder l’imagerie de l’âge d’or de la SF.

On trouvera en vrac dans les pages de Weird Science des récits assez caractéristiques de l’époque où ils furent écrits, une époque où le monde eut l’impression de danser au bord du volcan à cause de la science, et surtout d’une certaine bombe qui donnait pour la première fois à l’Humanité la possibilité de s’éradiquer complètement. On rencontrera donc des scientifiques travaillant dans le secret de leur laboratoire à des inventions délirantes et le plus souvent très dangereuses, des extra-terrestres visitant la Terre pour ne jamais rien y faire de bon, des apocalypses homemade ou importées, technologiques ou biologiques. On se souviendra de quelques fantasmes amusants, de la femme « idéale » à l’augmentation de la masse musculaire en passant par la mégère domestique. On devra aussi se souvenir de l’importance de la psychanalyse dans l’imaginaire d’une époque qui fut celle de Reich avant sa longue descente aux enfers, ainsi que de la stricte séparation des rôles et des archétypes entre les sexes.

L’essentiel est que le pire est toujours juste après le prochain virage, et que, à l’inverse de ce qu’on trouvait alors dans les comics fantastiques, l’annihilation ne concernera pas seulement les protagonistes de l’histoire, mais le plus souvent l’Humanité toute entière. On est ici au début de la popularisation d'un genre post-apo qui ne cessera de se développer, en particulier en littérature, pour notre plus grand plaisir.

Weird Science, Recueil

Commentaires

Mortuum a dit…
Je l'ai acheté aussi, j'en ai profité pour acheter deux autres du même éditeur, pas encore eu le temps de les lire.

Il y a plusieurs années quand je suis allée chez un comics store demander des comics/bd avec des savants fous et des histoires de labo qui dérapent, on m'a regardé bizarre et dis que ce genre n'est plus d'actualité, c'était l'époque des weird science. Super donc j'apprends que j'aime le ringard et le old schools sans le savoir. Bref je suis rentrée bredouille chez moi toute déçue.

Voilà que Weird est édité en anthologie. You pi je n'ai pas hésité. :)
Gromovar a dit…
J'adore aussi. Bienvenue au club Mortuum.