Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Under


"Under" est un dyptique BD terminé de celui qui devient mon scénariste préféré, Christophe Bec, assisté des frères Raffaele au graphisme comme dans de nombreux autres albums.
Dans un futur proche et violent, les égouts de Mégalopol (une mégalopole furutiste à l’obscène maire corrompu) sont infestés de parias (délinquants et/ou sans abris), de gigantesques crocodiles albinos, de serpents aquatiques, mais surtout d’araignées mutantes géantes. La « Sewer Police » y patrouille, au péril de sa vie, une jeune étudiante en cryptozoologie y descend pour étudier la véracité des légendes urbaines sur la faune des égouts. Ils trouveront bien pire que ce qu’ils imaginaient.
Bec construit une nouvelle BD horrifique, mais orientée action cette fois, qui parvient à provoquer une inquiétude réelle chez le lecteur, ce qui est d’habitude difficile à faire en BD, sans le support des bruitages, de la musique, des mouvements de caméra. Toute la grammaire du cinéma fantastique est inopérante dans ce monde de l’immobilité et du silence, et les effets terrifiants sont, de ce fait, le plus souvent manqués. La BD d’horreur déçoit presque toujours. Bec arrive à angoisser, c’est pour moi le signe de la qualité de son écriture. Il est, de plus, secondé par les frères Raffaele, au dessin et aux couleurs, qui rendent parfaitement l’ambiance sombre et violente de l’histoire.
Flic à la dérive, brillante assistante, Bec reprend des codes bien connus auxquels il ajoute d’immenses toiles d’araignées, des bestioles agressives, des gangs qui ne le sont pas moins, des cadavres à n’en plus finir, des bébés mutilés, une vraie cruauté jubilatoire avec ses seconds rôles. "Under" est un roller coaster qui saisit le lecteur et ne le lâche plus ; c’est un vrai bon moment de lecture jouissive.
Under 1 White Ladies, et Under 2 Goliath, Bec, Raffaele

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