Lovecraft et Sonia Greene - Horreur à Martin's Beach

Tu le sais ou pas, lecteur, mais Lovecraft, le reclus de Providence, fut marié et vécut un peu moins de deux ans avec Sonia Greene , écrivaine, éditrice, modiste et femme indépendante (ce qui à l'époque n'était pas la norme) . En 1922, Greene écrivit une nouvelle d'horreur que Lovecraft révisa pour publication dans Weird Tales en novembre 1923  (comme il le fit pour tant d'autres would-be auteurs) . Ce texte s'intitulait The Invisible Monster . A l'occasion de l'actuelle campagne de traduction de la correspondance entre RE Howard et Lovecraft, David Camus et Mnémos offrent en téléchargement une VF inédite de cette même nouvelle, titrée Horreur à Martin's Beach . On y retrouve en très peu de pages le sens de la description et le sentiment d'effroi cosmique qui caractérisent les oeuvres d'HPL, que ceux-ci aient été ici des ajouts de Lovecraft ou au contraire ce qui l'attira dans le texte de celle qu'il allait épouser. Surtout, confronté à ...

Under


"Under" est un dyptique BD terminé de celui qui devient mon scénariste préféré, Christophe Bec, assisté des frères Raffaele au graphisme comme dans de nombreux autres albums.
Dans un futur proche et violent, les égouts de Mégalopol (une mégalopole furutiste à l’obscène maire corrompu) sont infestés de parias (délinquants et/ou sans abris), de gigantesques crocodiles albinos, de serpents aquatiques, mais surtout d’araignées mutantes géantes. La « Sewer Police » y patrouille, au péril de sa vie, une jeune étudiante en cryptozoologie y descend pour étudier la véracité des légendes urbaines sur la faune des égouts. Ils trouveront bien pire que ce qu’ils imaginaient.
Bec construit une nouvelle BD horrifique, mais orientée action cette fois, qui parvient à provoquer une inquiétude réelle chez le lecteur, ce qui est d’habitude difficile à faire en BD, sans le support des bruitages, de la musique, des mouvements de caméra. Toute la grammaire du cinéma fantastique est inopérante dans ce monde de l’immobilité et du silence, et les effets terrifiants sont, de ce fait, le plus souvent manqués. La BD d’horreur déçoit presque toujours. Bec arrive à angoisser, c’est pour moi le signe de la qualité de son écriture. Il est, de plus, secondé par les frères Raffaele, au dessin et aux couleurs, qui rendent parfaitement l’ambiance sombre et violente de l’histoire.
Flic à la dérive, brillante assistante, Bec reprend des codes bien connus auxquels il ajoute d’immenses toiles d’araignées, des bestioles agressives, des gangs qui ne le sont pas moins, des cadavres à n’en plus finir, des bébés mutilés, une vraie cruauté jubilatoire avec ses seconds rôles. "Under" est un roller coaster qui saisit le lecteur et ne le lâche plus ; c’est un vrai bon moment de lecture jouissive.
Under 1 White Ladies, et Under 2 Goliath, Bec, Raffaele

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