L'Amulette - Michael McDowell

L’Amulette est le dernier roman de Michael McDowell publié par Monsieur Toussaint Louverture dans une traduction de Laurent Vannini. Encore une fois c’est un beau livre, encore une fois vendu (si on le commande sur le site) avec de jolis goodies réalisés avec amour par l’éditeur. Alabama, 1960, dans la petite ville de Pine Cone, près de Fort Rucca. C’est la guerre du Vietnam et des soldats sont formés pour être envoyés en Asie du Sud-Est (étrangement, McDowell semble suggérer un draft alors qu’il semble que ce système n’ait pas été utilisé aussi tôt, à voir) . Parmi les soldats s'entrainant à Fort Rucca, il y a Dean Howell, un jeune homme assez peu sympathique de Pine Cone, qui a cherché à ne pas être incorporé. Comme le reste des habitants de la ville, Dean a tenté de se faire embaucher à l’usine de fusils de Pine Cone pour devenir non sélectionnable, mais ça n’a pas pu se faire. Seule sa femme Sarah a été recrutée, sur un poste pour femme, différent de ceux auxquels Dean aurait...

Loin des yeux, loin du coeur

Si on achète la petite BD à l'italienne "Nankin" ce n'est pas pour le dessin. Traits fins et impersonnels, aplats de couleur, ombrage à l'encre de Chine, le graphisme de Nankin est oubliable.
Non, ce qui fait l'intérêt de cet album c'est l'histoire qu'il raconte. L'histoire du massacre de Nankin, perpétré par les Japonais entre 1937 et 1938. Une histoire peu connue en Occident, une histoire que des historiens japonais révisionnistes tentent régulièrement de remettre en cause.
En 1937, durant la guerre sino-japonaise, l'armée nationaliste chinoise est vaincue à Nankin. L'armée japonaise entre dans la ville, et pendant un mois environ, elle va se livrer à des exactions rarement observées ailleurs. Exécution de prisonniers de guerre en violation de toutes les conventions internationales, massacre de civils, destruction des cadavres par le feu, concours de décapitation, viols de masse (femmes de réconfort), et tant d'autres choses qu'il faudrait des pages pour les raconter. 300000 tués selon les estimations, et au moins 20000 violées, y compris de très jeunes filles. Nul ne put protéger la population de Nankin, malgré les tentatives de quelques occidentaux dont John Rabe, membre du parti nazi qui tenta d'utiliser l'alliance de son pays avec le Japon pour sauver le plus possible de chinois.
Ici, nous nous souvenons d'Oradour, qui prouve que les nazis étaient très méchants, de Coventry, qui montre qu'ils ne respectaient rien, de Dresde ou d'Hiroshima, qui prouvent que les alliés aussi ont été des salauds, et ça nous fait du bien d'en être sûrs, tant les occidentaux aiment s'auto flageller. Mais le massacre de Nankin est peu connu en Occident, d'abord parce que les Japonais c'est des amis, ensuite parce que les Chinois, ben, c'est des chinois. Voici l'occasion de réparer cette insultante erreur.
Nankin, Nicolas Meylaender, Zong Kai

Commentaires

Efelle a dit…
Mauméjean l'évoque bien dans Rosée de Feu.
Gromovar a dit…
Xavier Mauméjean est un homme instruit et sage :)