The Dagger in Vichy - Alastair Reynolds

France, non loin de Bourges, autour du ??? Autour de quel siècle au fait ? C’est une bonne question. Car si dès le début de The Dagger in Vichy nous marchons dans les traces d’une troupe de théâtre itinérante comme il y en avait tant entre Moyen-Age et Renaissance, des indices transparents nous disent vite (à nous, peuple de la SF) que l’époque n’est pas celle que nous croyions au départ. Nous comprenons vite que Maître Guillaume, le dramaturge, Maître Bernard, le soldat, et le reste de la troupe, y compris celui qui nous narre l’histoire tragique et navrante de la petite équipe, vivent en des temps qui suivent les nôtres, après maints désastres et tribulations (décidément l’un de mes mots préférés de la langue française) , alors que barbarie et sauvagerie ont repris possession du monde comme elles le firent après la chute de l’Empire romain. Caprice des temps, il y a dans la France du texte un Imperator qui siège à Avignon, comme le firent les papes en d’autres temps. Époque incerta...

Le nombre de la Bête


"Prophétie" est le quatrième volume des enquêtes de Matthew Shardlake, avocat vivant dans le Londres d'Henry VIII. J'ai déjà écrit que j'aimais bien cette série dans ce billet, et celui-là. Le polar historique anglais médiéval est un divertissement agréable et reposant entre deux ouvrages SFFF. C'est un espace-temps que je connais tellement que j'ai l'impression de lire du contemporain et que ça ne demande aucun effort de visualisation.
Dans cette nouvelle installation, Sansom met en scène un sérial killer, ce qui est original dans un polar médiéval. Obsédé par l'Apocalypse, il reproduit l'épisode des sept coupes. L'enquête pour le retrouver est longue et difficile, tant à l'époque il n'y a pas d'analyses ADN, d'interceptions téléphoniques, de bases de données administratives.
Par delà le plaisir de l'énigme, je vois trois intérêts culturels à lire ce roman. D'une part, découvrir le monde sinistre des asiles d'aliénés, lieux de relégation pour riches malades mentaux, à travers la visite de Bedlam, le plus ancien au monde. D'autre part, plonger dans la terreur religieuse qui accompagna les valse-hésitations d'Henry VIII entre réforme et catholicisme, et voir comment les politiques utilisent la religion pour servir leurs intérêts diplomatiques et/ou militaires. Enfin, être témoin de la terreur religieuse ressentie par nombre de réformés qui s'interrogaient jusqu'à la folie sur l'état de leur Prédestination, angoisse métaphysique qui, rappelons-le, fut l'un des facteurs favorisants de l'apparition du capitalisme pour Max Weber.
Apprendre un peu en se distrayant beaucoup, le deal me parait honnête.
Prophétie, C. J. Sansom

Commentaires

Blop a dit…
"Apprendre un peu en se distrayant beaucoup, le deal me parait honnête."
Un deal dont je ferais bien mon credo. Je suis convaincue, donc je le lirai volontiers lorsqu'il me tombera sous la main. Merci, Gromovar.
dasola a dit…
Bonsoir Gromovar, pour le moment, je n'ai lu que Dissolution qui m'a plu. Je pense lire les autres un jour. J'adore les romans policiers qui se passe dans un contexte historique précis. Bonne soirée.