Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

The Devil inside


Nouvelle saison de la série de BD "Sept" dont j'avais chroniqué l'excellent Sept missionnaires. J'ai déjà écrit quelque part qu'il est difficile de faire de l'horreur en BD, et encore plus en one-shot. C'est donc un vrai plaisir de constater que Luca Blengino se sort avec les honneurs de cet exercice périlleux.
"Sept survivants" raconte le cauchemar que vivent sept voyageurs, perdus et enfermés dans un tunnel routier. Luttant pour survivre et fuir, ils y seront confrontés à la mort physique, mais surtout à leur propres démons, et ils sont nombreux. Tous sont vraiment antipathiques et pourtant nul ne peut espérer leur échec. C'est l'humanité du lecteur qui exprime sa solidarité face à une menace non humaine.
Le récit de "Sept survivants" est parfaitement maitrisé. Blengino fait monter progressivement la tension ; le mystère reste longtemps entier et le lecteur sent le piège se refermer sur lui comme sur les protagonistes du récit ; le final est plutôt malin, en forme de victoire à la Pyrrhus ; et une fois admis le principe de base qui est surnaturel, rien n'est absurde dans ce récit qui possède une logique interne forte.
En ce qui concerne les graphismes on ne peut pas dire que Denys et Delf se soient épuisés. Si les aplats de couleur peuvent se justifier par l'ambiance monochrome du tunnel, le trait de Denys est vraiment très basique, même s'il cadre plutôt bien. C'est le scénario qui fait la qualité de cet album aux graphismes décevants. Rappelons, pour mémoire, que le même Blengino avait déjà scénarisé le très bon Gold Rush.
Sept survivants, Blengino, Denys, Delf

Commentaires

Efelle a dit…
C'est le trait basique qui m'avait retenu alors que la librairie BD le recommandait.
Va falloir que je franchisse le pas s'il est en plus "Gromovar approved"
Gromovar a dit…
Une des très rares fois où le scénario arrive à faire oublier le dessin. Ceci dit, j'aurais accepté avec plaisir un meilleur graphisme.
Efelle a dit…
Bonne pioche, on oublie vite le trait en effet. Chronique pour vendredi.
A+