Lecture de Volna par Christophe Siébert

Hier, 13 septembre - veille de la première Journée Annuelle du Sport décrétée par notre commémorateur en chef afin qu'après avoir dû supporter musiciens amateurs et plateaux convenus de la télé publique une fois par an depuis des décennies nous soyons dorénavant contraints à faire de même, à une autre date, pour des sportifs amateurs vibrionnant dans des bacs à sable improvisés et des célébrités belles et bonnes défilant sur France Télévision -, hier donc, dans un tout autre registre, Marie Debilly Cerisier lisait de la poésie à la libraire L'hydre aux mille têtes. Et c'était fort. Après ce moment de poésie, c'est Christophe Siébert qui a lu de longs passages de son dernier roman, Volna . L'un comme l'autre était accompagnés par l'ambiance musicale de Mauricio Amarante qui ajoutait un contexte glaçant aux lectures. Qu'il en soit remercié ! Ci-dessous donc, deux courts moments de lecture, où l'on voit que, jusqu'à Mertvecgorod, le grand Michaël M

La Madelon vient nous servir à boire


Suite de l'excellente série Notre mère la Guerre avec cette "Seconde Complainte".
C'est toujours superbement illustré en lavis et lignes brouillées. Le scénario montre encore la folie et les contradictions d'une conflagration dans laquelle les certitudes et les repères sont brisés par la violence d'une boucherie dépourvue de sens.
On croise dans cette "Seconde Complainte" un échantillon important du monde bigarré qui hante le purgatoire boueux : des femmes assassinées, un gendarme découvrant l'horreur de la guerre, un général confis dans l'huile de ses certitudes, un pacifiste exhortant ses hommes, jeunes repris de justice, au combat, un officier, admirateur de Péguy, devenu impuissant et s'amourachant d'une jeune prostituée, des tirailleurs sénégalais perdus dans la neige de Champagne, un blessé qui agonise dans le no man's land, soutenu dans ses longs derniers instants par ses camarades qui lui chantent des chansons à boire depuis la tranchée.
L'enquête progresse, des témoignages commencent à arriver, on saura peut-être qui a tué ces femmes. Dans le même temps les morts s'égrènent au fil des assauts menés ou repoussés. L'absurdité d'une enquête criminelle sur les lieux d'un crime de masse ne semble gêner personne, pas plus que celle qui consiste à conquérir des trous de terre pour les voir reconquis peu de temps après.
Notre mère la guerre, t2, Seconde Complainte, Maël, Kris

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