Livesuit - James SA Corey

Futur lointain. L'humanité, nos descendants, est éparpillée sur quantité de mondes et de systèmes stellaires reliés entre eux grâce à des vaisseaux spatiaux capables de voyager à travers les branes ! Et cette humanité a été attaquée, elle est en guerre. Contre les Carryx, les aliens génocidaires, esclavagistes et largement incompréhensibles du roman The Mercy of Gods . Depuis longtemps et à travers des abîmes d'espace proprement inaccessibles à l'esprit humain. Livesuit est une novella de James S.A. ' Expanse ' Corey. C'est l'histoire de Kirin, un jeune homme de la planète Kaladon. Il a un logement, des activités, des amis, une copine, une vie en somme. Aux infos, presque en fond sonore, Kirin entend des nouvelles de la guerre qui se passe loin, si loin, (« Another solar system had just been killed ») . Puis il passe à autre chose car sa vie est là, sur Kaladon, avec Mina. On se croirait dans le Déjeuner en paix de Stephan Eicher. Quand son meilleur ami, ...

Back in the USSR


Retour de vacances. Cet âne de Kindle est tombé en panne au bout de deux jours. Grrr !
D'abord j'ai terminé "The Skinner" sur l'appli Kindle du Netbook et de l'iPhone (j'en reparlerai), puis je suis allé au Carrefour Market local chercher un poche sur le présentoir en vrac où Chattam côtoie Musso et Cartland. Dans ce tas "Enfant 44", un livre autour duquel je tourne depuis bientôt deux ans. Je me suis dit que c'était l'occasion.
Je vais être bref. "Enfant 44" est un bon roman policier, avec une enquête intéressante et bien conduite malgré les oppositions institutionnelles qui tentent jusqu'à la fin de l'étouffer (le "héros", officier du MSB, commence le roman par menacer une famille afin de classer définitivement un meurtre en accident). "Enfant 44" est une superbe description de l'oppression sécuritaire de la terreur stalinienne, un règne de soupçon généralisé et de délation où un seul mot peut envoyer en camp, et où d'ingénieuses méthodes de torture sont utilisées pour obtenir les aveux qui permettront d'arrêter des innocents supplémentaires. On y voit aussi, comme Bourdieu l'avait montré dans un célèbre article sur l'Allemagne de l'Est, que le capital économique, largement absent d'URSS est remplacé dans sa fonction par le capital politique qui permet d'obtenir les mêmes privilèges, y compris les moins directs. "Enfant 44" compte un personnage de femme original et riche, fort et déterminé (féministes de tous pays, lisez ce livre !). Rare. Enfin "Enfant 44" est un page turner très efficace que j'ai dévoré en deux jours.
Un seul défaut, de taille en ce qui me concerne mais chacun appréciera à son aune. Une de ces coïncidences deus ex machinale à la fin dont j'ai une sainte horreur et qui m'a gâché l'impression d'ensemble, ce qui est dommage car le roman est d'une lecture très agréable, mais je ne peux en dire plus sans spoiler. Demandez si vous voulez savoir. Au final, comme l'aurait dit Georges Marchais, le bilan est globalement positif.
Enfant 44, Tom Rob Smith

Commentaires

Unknown a dit…
Sais tu où je pourrais trouver cet article de Bourdieu ? ça m'intéresse
Gromovar a dit…
Il est en addendum à la fin d'un de ses ouvrages. Je cherche et, si je trouve, ma bibliothèque étant un vrai bordel, je te le dis.
Gromovar a dit…
"Raisons pratiques", Point Seuil, pages 31 à 35. Je suis une mère pour toi ;-)
Unknown a dit…
Je t'ai effectivement toujours considéré ainsi !

Merci pour la ref' !
Cédric Ferrand a dit…
Comme disait le mari de Liliane : "Le goulag ? À supposer qu'il existe..."

Nous nous rejoignons sur ce polar, Gromovar, et aussi sur la bourdieuserie.
El Jc a dit…
Dommage pour la fin qui semble partir en cahouettes... Je n'aime pas non plus que l'on cède à la facilité surtout lorsque le reste de l'ouvrage semble parfaitement bien mené.
Gromovar a dit…
C'est pas l'enquête qui est résolue grace à une heureuse coïncidence mais il y en a une néanmoins du genre qui m'ennuie.
BiblioMan(u) a dit…
Je me suis moi aussi régalé avec celui-ci, par l'ambiance générale que l'auteur a su lui donner plus que pour l'intrigue en elle-même. De ce que j'ai entendu ici où là, la suite "Kolyma" n'a pas l'air mal non plus.