The End of the World as we Know it - Anthologie The Stand

Il y a des années j’ai lu et apprécié The Stand – même si j’ai un peu allégé ce très (trop) long roman. J’ai ensuite lu l’adaptation BD , ce qui prouve que mon appréciation n’était pas fake. Voilà que sort une anthologie coécrite par certains des bons auteurs du moment. Elle revisite l’univers de The Stand , y retourne, nous en dit plus sur des choses que King n’avait pas trouvé le temps de raconter, nous offre le plaisir coupable de retourner arpenter une terre ravagée. Edité par Christopher Golden et Brian Keene, doté d’une introduction de Stephen King, d’une préface de Christopher Golden et d’une postface de Brian Keene, The End of the World as we Know it rassemble des textes de Wayne Brady et Maurice Broaddus, Poppy Z. Brite, Somer Canon, C. Robert Cargill, Nat Cassidy, V. Castro, Richard Chizmar, S. A. Cosby, Tananarive Due et Steven Barnes, Meg Gardiner, Gabino Iglesias, Jonathan Janz, Alma Katsu, Caroline Kepnes, Michael Koryta, Sarah Langan, Joe R. Lansdale, Tim Lebbon, Josh...

Réforme des retraites



"J'ai fait deux choses le jour de mon soixante-quinzième anniversaire. Je suis allé sur la tombe de ma femme et je me suis engagé.". La première phrase d'Old man's war est l'une de ces phrases culte qu'on retient toute sa vie (n'est-ce pas Marcel ?). Publié en français sous l'excellent titre "Le vieil homme et la guerre" (même si parait-il le reste de la traduction n'est pas à cette hauteur), "Old man's war" est un roman époustouflant. Loin dans l'avenir, l'humanité a colonisé une partie de la galaxie. Les colons viennent de la Terre surpeuplée. Dans un univers peuplé de races hostiles, ils seront protégés par une armée constituée de vieillards terriens, volontaires pour servir jusqu'à 10 ans en échange d'un corps génétiquement modifié remplaçant avantageusement leur vieille carcasse. "Old man's war" nous emmène suivre l'un de ces hommes.
On a écrit que le roman pouvait faire penser à "La guerre éternelle" de Joe Haldeman. Pas d'accord. Certes, on retrouve dans "Old man's war" une humanité en guerre perpétuelle dans l'espace, mais le point important du roman d'Haldeman était la déconnexion progressive qui s'opérait entre les troupes et l'arrière à cause de la durée des sauts. Cette déconnexion prenait pour modèle celle qu'avait connue les vétérans du Vietnam. Rien de tel ici.
En revanche, le "Starship Troopers" de Heinlein est une référence explicite, Scalzi le remerciant à la fin. C'est même plus qu'une référence. La trame de Scalzi est presque calquée sur celle de "Starship Troopers", celle-ci reprenant de toute façon les grandes lignes de ce qu'on nomme le space-op militariste. Engagement, découverte, sergent instructeur peau de vache, amitiés, combats, deuils, bonnes idées tactiques, réussite.
Pourquoi lire "Old man's war" alors ?
Car tout y est classique, mais tout y est réussi bien au delà de ce que je lis souvent. Après un premier chapitre sensible et émouvant sur la vieillesse (au moins aussi impressionnant que les fameuses cinq premières minutes du Là-haut de Pixar), Scalzi développe son récit dans un style pince sans rire, légèrement décalé et ironique. Et son ton est parfaitement juste (j'espère qu'il est passé à la traduction). Il parvient à donner chair à un vieil homme intelligent, qui en a vu d'autres, et qui oscille entre profondeur, légèreté, et désabusement. Scalzi n'oublie jamais qui sont ses héros, des vieillards dans des corps de surhommes, et des provinciaux terriens lancés dans le vaste univers, avec tout ce que ça implique de remise en question.
De plus, dans un monde où la SF est souvent devenue très sérieuse, Scalzi y ramène le sense of wonder. On saute d'un bout à l'autre de la galaxie, on y rencontre des créatures hideuses et terriblement cruelles, on combat avec toutes les armes imaginables et quelques autres. J'ai retrouvé en lisant "Old man's war" le frisson de mes 14 ans. C'est pas désagréable.
Au final, "Old man's war" est intelligent, sensible, drôle, excitant. Je me précipite sur les suites. See you.
Old man's war, aka Le vieil homme et la guerre, John Scalzi

Commentaires

Papa Fredo a dit…
Bon, depuis le temps que j'oscille pour le lire celui-là... Je vais me le payer suite à ta chronique qui donne envie. Ça me redonnera peut-être le goût de lire.
Gromovar a dit…
Franchement, tu ne devrais pas le regretter.
Guillmot a dit…
Bonne lecture en effet :)
Efelle a dit…
Un jour peut être...
Il a l'air sympathique et Nébal a dit du bien de sa suite...
Gromovar a dit…
@Efelle : Si Nébal le dit, alors ;-)
Mr Lhisbei a dit…
Bonjour Gromovar, excellent roman que ces papys de l'espace transformés en guerriers impitoyables. Je ne savais pas qu'il y avait une suite je court l'acheter.
Gromovar a dit…
Excellente idée :-)
El Jc a dit…
Tu enfonces le clou ! Mon libraire devrait en entendre parler très prochainement ;o) Joli début de challenge !
Aigo a dit…
Je ne sais pas si la référence à Starship Troopers devrait me repousser... Je n'ai pas passé la partie "entraînement" dans le roman de Heinlein, les longues digressions pseudo-philosophiques d'intérêt moyen ont considérablement ralenti ma lecture, jusqu'à ce que je doive le ramener à la bibliothèque. Et puis j'ai tardé à retourner l'emprunter. Je tarde encore...
Gromovar a dit…
Ce que je peux te dire c'est que Scalzi est caustique et drole là où Heinlein est pompeux.
Val a dit…
La suite me tente bien aussi...J'espère seulement que la fin sera moins "cucul la praline".
Gromovar a dit…
Moi qui suis une bête sans coeur d'habitude, je n'ai pas trouvé la fin tellement cucul la praline ;-)