Les Fils enchevêtrés des marionnettes - Adam-Troy Castro

Juste quelques lignes pour Les Fils enchevêtrés des marionnettes , le dernier UHL d'Adam-Troy Castro, qu'il vaut mieux lire après La Marche funèbre des marionnettes qu'avant. Le décor est toujours la planète Vlhan et son incompréhensible rituel mortifère annuel de masse, le Ballet. L'action prend place quelques années après les événements de La Marche funèbre des marionnettes qui relatait la première intervention dans la danse vhlani d'une humaine augmentée, Isadora. Le personnage principal est ici un shooter de neuropics (si tu es sur ce blog, tu dois voir de quoi il peut s'agir) , Paul Royko, venu couvrir pour son nombreux public galactique le dernier Ballet en date, et singulièrement la participation à celui-ci d'encore une humaine augmentée, Shakalan, venue elle aussi de l'autre bout de l'univers pour danser et mourir avec les Vlhans. Les Fils enchevêtrés des marionnettes est encore, comme toujours chez Adam Troy-Castro, un beau texte avec de

Projet Renaissance


"Block 109" est la dernière production de la jeune maison Akiléos. Cette imposante (200 pages) bande dessinée, réalisée par les deux auteurs français Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, est appelée à devenir un must have.
Le scénario de "Block 109" plonge le lecteur au coeur d'une uchronie dans laquelle Hitler a été assassiné en 1941 sans que le régime qu'il avait créé disparaisse. Ses successeurs continuent la guerre, rasent nucléairement leurs adversaires américains et anglais, puis, ne craignant plus rien à l'Ouest, se lancent dans une opération Barbarossa en retard dont l'issue est toujours incertaine en 1953, date du récit. Tout ceci est raconté en quelques planches "voix-off" au début de l'ouvrage. On entre ensuite dans le vif du sujet.
En 1953 donc, une nouvelle arme ultime, un virus biologique, est mise au point. Selon son mode d'utilisation, elle change des combattants ennemis en zombies cannibales ou des amis en super-soldats. Dans les deux cas, l'issue est fatale à court terme pour le porteur. L'éventualité d'une utilisation opérationnelle de cette arme entretient les rivalités, meurtrières (tant nous sommes entre gens que la morale n'étouffe pas), à la tête du pouvoir nazi, entre les diverses factions qui veulent contrôler le régime. Et sur le terrain, les derniers soldats allemands souffrent et meurent pour la plus grande gloire du Reich. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer le suspense mais qu'on sache que le scénario est une merveille d'ingéniosité ; il y a bien plus de vérités cachées dans "Block 109" que le peu que j'ai dévoilé ci-dessus.
Au fil de nombreux rebondissements, il pose, intelligemment, de passionnantes questions sur le devoir, la responsabilité, la morale. Jusqu'où peut-on aller par conviction ? Tous les moyens sont-ils bons s'ils sont efficaces ? Y a-t-il des génocides justes ? La lecture de "Block 109" amène alors d'innombrables réminiscences. Le prince de Machiavel, Le savant et le politique de Max Weber, Par delà le bien et le mal de Nietzsche, ainsi que l'excellente série de BD Le pouvoir des innocents ; toutes ces oeuvres viennent à l'esprit en lisant ce beau récit de guerre, de fureur, de trahison, de complot, et de rédemption.
Les graphismes, crayonnés et colorisés dans des tons ocres pastels qui rappellent l'aquarelle, sont beaux et singuliers. Ils expriment fluidité, vitesse, et incertitude, collant ainsi parfaitement au récit.
Difficile d'être déçu par cet album, épuisé dès sa sortie et maintenant réimprimé, alors autant se le procurer.
Block 109, Brugeas, Toulhoat

L'avis de Néault

L'avis de Pitivier

L'avis d'Efelle

Commentaires

Efelle a dit…
Beaucoup de buzz autour de cette album mais je n'avais pas encore lu de chronique. La tienne donne envie comme souvent...
Guillmot a dit…
C'est le genre d'uchronie qui me botte en ce moment, je vais regarder ça de plus près.
Gromovar a dit…
C'est très, très futé comme histoire.