Harmattan Season - Tochi Onyebuchi

Afrique, lieu indéterminé (ayant connu la colonisation française) , date indéterminée (sans doute vers le début du XXe siècle) . L'harmattan est un vent (de sable) qui souffle principalement à certaines saisons. Les saisons d'harmattan, propices aux tempêtes de sable, sont (le jour) très chaudes et sèches, provoquant troubles physiques et psychiques chez ceux qui le ressentent. Dans Harmattan Season , un personnage compare la présence française à un harmattan qui ne connaitrait pas de fin. Boubacar est un enquêteur privé. Il gagne d'habitude sa vie en retrouvant ceux qui ont disparu, par choix ou contre leur gré. Il le fait en naviguant entre les deux communautés du pays où il vit : les dugu (qui sont les autochtones) et les diéman (les blancs) . Mais depuis plusieurs mois les affaires vont mal, les dettes s'accumulent, et il est vraiment dans la dèche. Voilà qu'un soir une jeune femme visiblement blessée frappe frénétiquement à sa porte et entre dans son bureau...

Exhilarating


Ce petit opuscule de Jean-Pierre Andrevon narre avec ironie et détachement l'invasion du monde par des zombies revenus malencontreusement d'entre les morts. L'auteur réussit à faire tenir ensemble, sans raccord visible, deux parties assez différentes, d'une part l'arrivée des zombies, décrite sur un ton où l'angoisse et la stupeur sont mélées à la goguenardise, d'autre part les derniers efforts du héros pour survivre dans un monde devenu un cimetière à ciel ouvert. Andrevon, auteur, critique, musicien, et j'en passe, bien connu dans le milieu, place volontairement, et de manière plutôt judicieuse, ses réflexions sur l'environnement et sa destruction par l'humanité ; il décrit avec un réalisme désabusé les rapports d'un couple qui se connait depuis trop longtemps, et l'amour immodéré de deux filles pour leur deux mêres ; il explore quelques perversions humaines ; il illustre les rapports qu'entretiennent la mort et le sexe ; il utilise aussi parfois, et là c'est sûrement involontaire, un vocabulaire ou des images qui prouvent qu'il a plus de 70 ans, ce qui donne à son roman le charme désuet des livres écrits "avant". Le politiquement correct est brièvement tourné en dérision, ce qui est toujours agréable, avant de céder face aux contraintes de la réalité. Les autorités ne contrôlent la situation qu'un temps ridiculement court avant que leur contrôle, précisément, ne tourne court. Et surtout, il raconte l'histoire d'un héros un peu improbable que le lecteur trouve foncièrement sympathique, ce qui le pousse à tourner les pages à la vitesse grand V pour savoir s'il va s'en sortir et comment. Au fil de l'histoire, Jean-Pierre Andrevon fait des références quasi-explicites au "Je suis une légende" de Richard Matheson, et certaines scènes évoquent furieusement "Mad Max II", ainsi que tous les film de zombie de Romero. "Un horizon de cendres" est court, rythmé, haletant. C'est le parfait ouvrage pour un voyage en train (je n'ai pas dit roman de gare ;-) ou une ou deux soirées à remplir agréablement. Ce livre est excitant.
Un horizon de cendres, Jean-Pierre Andrevon

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