L'Oiseau qui boit des larmes - Lee Young-Do

L’Oiseau qui boit des larmes (tome 1, Le Cœur des Nagas) est un roman de Lee Young-Do, premier tome d’une tétralogie de fantasy. Son auteur serait « Le Tolkien coréen » si l’on en croit le sticker apposé sur la couverture. Diable ! Qu’en est-il ? Le monde imaginé par Lee Young-Do est divisé en deux par une Ligne imaginaire. Au sud de celle-ci vivent les Nagas. Ils s’y sont installés non sans violence dans un lointain passé. Au nord on trouve les autres « humains », qu’ils soient Standards, Rekkons, ou Tokkebis. Les Nagas sont petits. Ils ont le corps couvert d’écailles. Ils entendent mal, ce qui fait qu’ils parlent beaucoup moins qu’ils ne nilhent (une forme de communication par la pensée) . Ils voient en revanche très bien, notamment les différences de température. Ils vivent dans une société matriarcale, sous la domination de matrones qui traitent les mâles comme un cheptel reproducteur – à l’exception des Protecteurs qui ont épousé la déesse et la servent dans un...

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Je viens de terminer "Predictably Irrational" de Dan Ariely et je vois que sa version française est disponible pour le plaisir de tous. Dan Ariely est chercheur en économie comportementale au MIT. Il est associé à d'autres institutions de recherche, et son livre est chaudement recommandé par Daniel McFadden et Georges Akerlof, deux prix Nobel d'économie. On peut avoir moins belle carte de visite. Je confirme que c'est un livre à la fois éclairant par sa profondeur d'analyse et très agréable à lire par le ton convivial employé (Ariely explique d'ailleurs qu'il a retravaillé son texte avec un auteur pour lui enlever son caractère universitaire).
La grande affaire du livre d'Ariely est de montrer que le postulat de base de l'économie classique, à savoir la rationalité des acteurs, est souvent prise en défaut et que, de ce fait, les acteurs (vous et moi) prennent régulièrement des décisions qui sont sous-efficientes. Simon avait déjà expliqué dès les années 50 que la rationalité n'est au mieux que limitée, mais Ariely va plus loin. Il démontre l'irrationalité de nombre de nos comportements. Mais il prouve dans le même mouvement qu'irrationalité n'est pas hasard. Les acteurs ne tirent pas aux dés leurs décisions. Celles-ci sont reproductibles et cohérentes. Elles obéissent donc à des règles qui sont identifiables et semblent irrationnelles uniquement au regard de la rationalité multi-critériée de l'homo economicus. Ildentifier ces règles permettrait d'améliorer l'efficience des décisions prises quotidiennement.
A l'aide de multiples expériences réalisées la plupart du temps sur les malheureux étudiants du MIT ou de Harvard il montre l'influence, très significative sur nos comportements, de la relativité, de la première impression, de la gratuité, de l'arbitrage communauté/marché, du sentiment de propriété, des anticipations, de l'excitation sexuelle (et oui ;-); il teste les causes et effets de la procrastination (TiberiX adore), de l'effet placebo, des normes morales, etc...
Et, des lois qu'il met en évidence, il tire des suggestions de prescriptions utiles en marketing, en politiques publiques (notamment de santé et d'épargne), en administration d'entreprise, et même sur un plan personnel. Il montre comment, souvent, les règles communautaires sont plus efficaces que les échanges marchands.
Ce qui est séduisant dans ces prescriptions est l'affirmation plusieurs fois répétée que l'économie comportementale essaie de traiter les humains tels qu'ils sont, et non tels qu'ils devraient être, et ainsi à plus de chances de tomber juste. Ce qui est beau à voir, c'est cet ensemble de lois mises en évidence qui nous en apprennent plus sur le comportement humain. Un vrai plaisir de lecture.
VF : C'est (vraiment) moi qui décide ?, Dan Ariely
VO : Predictably Irrational, Dan Ariely

Commentaires

tiberix a dit…
Je vais y jeter un oeil intéressé !

Ne faudrait-il d'ailleurs pas se mettre à essayer de démontrer quelle part de rationalité subsiste chez l'homo economicus, plutôt que de toujours se référer à ce postulat porté en sautoir, comme la base de toute réflexion sérieuse concernant l'économie ?

A partir d'aujourd'hui je pense d'ailleurs me contenter de glousser ironiquement quand on me parlera de rationalité économique. A moins qu'un économiste de renom ne capture et ne dissèque un homo economicus, en publiant le tout sur Youtube.
Gromovar a dit…
Il explique bien pourquoi je tiens ce blog pour pas un rond alors que je le ferais pas pour 10 €.
A+
Celvec a dit…
Après lecture des 100 premieres pages, domine en moi un sentiment d'effroi mêlé d'un certain fatalisme devant la triste vérité. C'est réellement ça je crois. On se dit "Mais oui ! Mince ! il a raison !".

Dommage que l'auteur ne montre plus qu'il n'explique, mais le tout reste une énième très bonne lecture. Merci.
Gromovar a dit…
HS : Félicitations pour votre diplôme.