Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Passer sous l'échelle porte malheur


J'avais décidé de créer ce blog pour ne parler que des livres que je voulais recommander. Mais récemment je n'ai vraiment pas eu la main heureuse (on peut même dire que je suis un peu gonflé par mes lectures récentes), alors je vais me faire plaisir en écrivant ce que je pense de "L'échelle de Dionysos".
Ce thriller (?) m'a été recommandé par un ami féru d'ésotérisme et amoureux passionné de l'Italie. Je pense que ces deux penchants ont guidé son choix, et du coup le mien, vers ce navrant ouvrage.
"L'échelle de Dionysos" est un roman qui ne choisit jamais son sujet et oscille en permanence entre plusieurs. Autour d'une enquête assez convenue sur un tueur psychopathe plus ou moins en série, on trouve des socialistes révolutionnaires, une chronique sociale, un flic drogué, un "robot" qui doit être le fils caché de Robby et du Joueur d'échec, une psychanalyse à la Rika Zaraï, une histoire d'amour pénible. Le background oscille entre la mythologie grecque et l'échelle de Jacob de l'Ancien Testament. Les personnages, italiens, ont presque tous des noms anglais, et leurs motivations sont largement invraisemblables. Enfin, cerise sur le gateau inédite à ma connaissance, les 100 dernières pages (25% du livre) sont une narration de tous les évènements qui se sont produits avant le début de l'affaire et qui y ont conduit, au cas où certains lecteurs n'auraient absolument rien compris. L'équivalent d'une voix-off sur 100 pages, vous en aviez rêvé, Di Fulvio l'a fait.
Au final on a un salmigondis deux fois trop long et passablement ennuyeux. Je pense que Di Fulvio a voulu (dé) montrer des choses, faire de l'art symbolique (le plus pompier de tous) et qu'il a oublié que, comme l'a écrit Oscar Wilde et comme je le radote régulièrement, "Art is quite useless".
L'échelle de Dionysos, Luca Di Fulvio

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