Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

A Kantorowicz


"Le double corps du roi" est le second ouvrage d'Ugo Bellagamba que je lis et il est aussi intéressant que le premier d'un point de vue culturel. Mais celui-ci a été écrit à quatre mains avec Thomas Day, et ce dernier apporte le caractère épique et scénique qui manquait à "La cité du soleil". De plus un livre dans lequel on trouve "primogéniture" et "thuriféraire" ne peut pas être fondamentalement mauvais.
Inspiré des travaux de l'histoiren Kantorowicz dans son ouvrage "Les deux corps du roi", le roman illustre (au fil d'une aventure qui débute par l'assassinat d'un roi et se poursuit par la longue quète pour installer un nouveau souverain légitime sur le trône) la thèse de l'historien suivant laquelle la personne du roi est construite par les théologiens, les juristes, et les historiens, comme dotée de deux corps, l'un physique qui est celui dans lequel il vit, l'autre étant le corps social que le roi incarne (le second corps est ici représenté par une armure sacrée dont le contrôle est la source de la légitimité). La maladie ou l'absence du roi rend malade le corps social dans son ensemble et, pour régénérer le corps social il faut régénérer le corps du roi. On peut citer l'"Excalibur" de John Boorman et dire "Terre et roi sont un".
Toujours dans le domaine des références culturelles, la société décrite dans le roman est trifonctionnelle, comme la société indo-européenne traditionnelle décrite par Dumézil.
Le double corps du roi, Ugo Bellagamba et Thomas Day

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