La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Ananké




Histoire de la vie d'un cadre new-yorkais désabusé qui se jette à corps perdu dans une forme d'auto-destruction, "Le démon" est un livre très fort en ce sens qu'il implique complètement le lecteur. Impossible de ne pas vibrer aux errances de Harry. Et c'est le style cru et direct (la premier paragraphe du roman est de ce point de vue un filtre à lectorat) de Selby qui provoque cet effet. Tendue, restreinte, sous pression, l'histoire progresse d'une manière inéluctable et le style nous y plonge au coeur. Le lecteur vit avec Harry, dans ses pensées, ses motivations, ses faux-semblants. Il vit dans sa quète sans fin où chaque succès n'est qu'un palier vers une suite (fuite ?). Harry évoque immanquablement un accro à l'héroïne qui ne peut s'arréter, et qui ne cesse de se dissimuler, de mentir aux autres et à lui-même avec un certain succès, jusqu'à ce que même le mensonge ne soit plus matériellement possible. Harry se détruit lentement, méthodiquement, avec un succès certain. Quand au récit, il évoque une tragédie grecque dans la manière dont il avance vers son dénouement.
Une lecture très impliquante émotionnellement.
Le démon, Hubert Selby Jr.

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