Set in Stone - KJ Parker

Set in Stone est une nouvelle de fantasy  lisible gratuitement sur le site de Tor. C'est un petit texte très amusant dans le ton ironique et pince sans rire de KJ ' Demon ' Parker. C'est aussi un bel exercice de doublethink , dans l'acception la plus profonde du terme telle qu'expliquée dans 1984 par O'Brien torturant Winston Smith : il ne faut pas dire voir cinq doigts pour complaire au parti quand on n'en voit que quatre, il faut parvenir à en voir cinq, à vraiment les voir, à les voir on oubliant même qu'on a pu ou aurait pu voir autre chose. C'est ce genre de prouesse que réussit à chaque instant de sa vie le héros sculpteur de l'histoire racontée par KJ Parker, cet homme qui réalise des statues martiales (et victorieuses) du Roi et parvient à se persuader encore et toujours que tout va bien, que tout est beau, et même qu'un enfant à l'origine incertaine est le sien. Et lorsqu'il représente par la statuaire une bataille à

Rule Britannia




Uchronie. Pour laver l'humiliation de la défaite subie pendant la Pemière Guerre Mondiale la Grande-Bretagne se tourne vers un dictateur autoritaire, John Arthur, qui fonde la Très-Grande-Bretagne (quand on est dans le déclamatoire autant se faire plaisir !). Régime totalitaire fondé sur la terreur, les déportations et le culte de la personnalité. Mais dans ce pays vit un homme qui connait un "infame" secret qui pourrait faire tomber le régime.
Par delà la qualité de l'uchronie, jamais délirante (ce n'est pas "Le meilleur des mondes" et les bébés flacons), c'est la qualité de l'écriture qui émeut. C'est le destin d'un homme, détenteur d'un terrible secret, et qui cherche à comprendre ce qu'est devenu son pays qui passionne. Ce livre est beau, mélancolique, triste parfois. A lire d'urgence (que c'est con cette expression, on dirait que je chronique dans Libé).
Pour aller plus loin "L'âge des lumières", du même auteur, vient d'être traduit. Encore une uchronie, un univers complètement différent, et toujours cette grande qualité d'écriture.
Les îles du soleil, Ian R. MacLeod

Commentaires