Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

A l'attention de François Hollande




François Hollande considère qu'à partir de 4000 € mensuel (par personne, par ménage, il ne sait pas trop) on est riche. Pour l'aider à relativiser la notion, ce petit livre nous invite à visiter en détail la grande bourgeoisie, là où 4000 € est le budget tabac.
Etude sociologique très classique, mais très bien faite, d'un groupe social particulier (les auteurs parlent ici de classe sociale, je dirai pourquoi après), elle met l'accent (dans une approche très bourdieusienne) sur les méthodes qu'utilise la grande bourgeoisie pour convertir ses diverses formes de capital (économique, culturel, social, symbolique) et, surtout, pour les entretenir.
Elle montre comment se créent progressivement des quartiers de bourgeoisie comme il y a des quartiers de noblesse, avec la longévité de la lignée comme déterminant principal dans les deux cas.
Elle met involontairement en évidence la prétention ridicule des petits bourgeois (et dans petit bourgeois, il y a "petit") à singer les attitudes de la grande bourgeoisie en étant toujours dans la faute de goût.
Elle définit enfin la grande bourgeoisie comme la seule classe au sens marxiste du terme existant aujourd'hui car c'est le seul groupe social qui a conscience de ses intérêts et qui est mobilisé pour les satisfaire. Comme le dirait Marx c'est la seule "classe pour soi".
Sociologie de la bourgeoisie, Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot

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