Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Angle Mort 12


Sortie du numéro 12 de la revue Angle Mort, porteuse maintenant d'une nouvelle une ambition : créer des ponts entre science et fiction afin d'imposer des épreuves de réalité. Revendiquant ce concept, qu'on trouve chez Boltanski par exemple en France (le titre de l'édito est transparent de ce point de vue), la revue affirme une volonté critique qui tourne volontairement le dos au surplomb scientifique, au péril de la neutralité axiologique. C'est son choix.

La revue cherche aussi à diversifier son contenu, proposant, en plus des quatre nouvelles (et trois interviews d'auteur) et de l'itw du graphiste Bruce Riley, un article scientifique de Peter Galison sur le concept de « scénario » et une interview de l'artiste désigneuse hitek Joëlle Bitton.

Qu'en est-il des nouvelles ?

L'ange au cœur de la pluie, de Aliette de Bodard, est une nouvelle sur les déchirements de la migration et de l'acculturation. Un vrai potentiel dans cette nouvelle qui est, hélas, trop courte pour convaincre. Rien n'a le temps de s'y développer. Dommage.

L'agénésie congénitale de l'idéation, de Raphael Carter (auteur mystérieux disparu depuis), est une nouvelle présentée comme une étude scientifique sur l’identification du « genre » (dois-je rappeler encore une fois que si le genre est social, le sexe - qu'il soit continu ou discret - est biologique ?). Quand on doit relire chaque page tellement on décroche à la lecture, ce n'est pas bon signe. Plus explicitement militant que le premier texte (ce qui lui valut un Prix James Tiptree Jr.), la nouvelle est aussi ennuyeuse que pouvait l'être le théâtre d'intervention, et pour les mêmes raisons.

Aujourd'hui je suis Paul, de Martin L. Shoemaker, est un texte émouvant sur une fin de vie, à partir d'un point de vue original. Là aussi, il aurait pu y avoir plus, mais on apprend dans l'interview que Shoemaker a l'intention d'écrire un roman qui prolonge la nouvelle. A suivre donc.

L'équation du wagon, de Jean-Marc Agrati. Si quelqu'un a compris, je suis preneur. Mais l'interview est très agréable à lire, et l'humilité d'Agrati agréable à entendre.

Angle mort 12

Commentaires