Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Starve - Brian Wood - Cauchemar dans la cuisine mondiale


Gavin Cruikshank. 55 ans. Homosexuel refoulé. Alcoolique. Drogué.
Gavin est aussi un chef internationalement connu et le créateur de Starve, la plus prestigieuse des émissions type Masterchef.
Mais ça c’était avant, aujourd’hui il n’en reste rien. Loin des fourneaux et des paillettes, jour après jour tous identiques, Gavin s’étourdit en Asie pour s’oublier lui-même.
Sauf qu’on revient le chercher ; il doit faire les huit dernières émissions de la saison.

"Starve" est une très bonne surprise.
Rien à voir avec Chew ici. Pas de paranormal, pas d’enquête. En revanche, un monde très dystopique qui combine bouleversement climatique, extinction massive des espèces et creusement abyssal des inégalités mondiales. Pas si incroyable que ça donc. Hélas !
Même le jeu télévisé de Gavin, d’abord plutôt sage, a été transformé par son successeur en une sorte de monstre, succession d’épreuves plus délirantes les unes que les autres qui doivent de moins en moins à la cuisine pure et de plus en plus à la volonté de faire du spectaculaire tout en régalant un jury de personnalités qui peut ainsi sans vergogne étaler son privilège sous les yeux énamourés de millions de téléspectateurs.

Pour retrouver une image de lui-même qui lui plaise, pour nouer un lien avec sa grande fille, pour faire la paix avec sa (toujours) femme qui le hait, Gavin accepte les épreuves imposées par un programme devenu fou, et ploie sans craquer sous les assauts meurtriers de ses ennemis véritables qui veulent plus que son humiliation, sa mort.

Dur, réaliste, nanti d’un world-building et d’un character-building de grande qualité, "Starve" ne peut pâtir que de graphismes assez laids à mon goût. On peut au moins trouver qu’ils sont plutôt sombres ce qui colle bien à l’ambiance du monde comme de l’histoire.

Une lecture à recommander donc, et pas seulement aux fans de compétitions culinaires.

Starve TPB 1, Wood, Zezelj, Stewart

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