Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

Starve - Brian Wood - Cauchemar dans la cuisine mondiale


Gavin Cruikshank. 55 ans. Homosexuel refoulé. Alcoolique. Drogué.
Gavin est aussi un chef internationalement connu et le créateur de Starve, la plus prestigieuse des émissions type Masterchef.
Mais ça c’était avant, aujourd’hui il n’en reste rien. Loin des fourneaux et des paillettes, jour après jour tous identiques, Gavin s’étourdit en Asie pour s’oublier lui-même.
Sauf qu’on revient le chercher ; il doit faire les huit dernières émissions de la saison.

"Starve" est une très bonne surprise.
Rien à voir avec Chew ici. Pas de paranormal, pas d’enquête. En revanche, un monde très dystopique qui combine bouleversement climatique, extinction massive des espèces et creusement abyssal des inégalités mondiales. Pas si incroyable que ça donc. Hélas !
Même le jeu télévisé de Gavin, d’abord plutôt sage, a été transformé par son successeur en une sorte de monstre, succession d’épreuves plus délirantes les unes que les autres qui doivent de moins en moins à la cuisine pure et de plus en plus à la volonté de faire du spectaculaire tout en régalant un jury de personnalités qui peut ainsi sans vergogne étaler son privilège sous les yeux énamourés de millions de téléspectateurs.

Pour retrouver une image de lui-même qui lui plaise, pour nouer un lien avec sa grande fille, pour faire la paix avec sa (toujours) femme qui le hait, Gavin accepte les épreuves imposées par un programme devenu fou, et ploie sans craquer sous les assauts meurtriers de ses ennemis véritables qui veulent plus que son humiliation, sa mort.

Dur, réaliste, nanti d’un world-building et d’un character-building de grande qualité, "Starve" ne peut pâtir que de graphismes assez laids à mon goût. On peut au moins trouver qu’ils sont plutôt sombres ce qui colle bien à l’ambiance du monde comme de l’histoire.

Une lecture à recommander donc, et pas seulement aux fans de compétitions culinaires.

Starve TPB 1, Wood, Zezelj, Stewart

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