La Maison des soleils - Alastair Reynolds

La Maison des soleils est un roman (de 2008) d’Alastair Reynolds qui arrive enfin en France grâce au Bélial et à l’infatigable traducteur Pierre-Paul Durastanti. La Maison des soleils se passe 6 millions d’années dans l’avenir (énorme à notre échelle, rien à celle de l’univers ; il est important d’avoir ces deux rapports en tête pour comprendre tant la dimension vertigineuse de l'aventure humaine que le caractère transitoire des civilisations présentées ici, aussi éphémères que les nôtres) . La Maison des soleils prenant place dans le même univers que la novella La Millième nuit , publiée en UHL et chroniquée ici, je te renvoie, lecteur, à la chronique précédente dont le début te précisera le contexte. Univers de la Communauté donc. La Lignée Gentiane doit de nouveau se rassembler pour les Retrouvailles au cours desquelles, lors des célébrations des Mille Nuits, vont être partagés les fils mémoriels de chacun des clones (nommés frag, pour fragment de l’initiatrice de la Lignée,

Birthright, Williamson, pop corn comic

Sortie récente chez Delcourt de "Le Retour", tome1 de la série Birthright de Williamson, Bressan, Lucas.

USA, de nos jours. Le jeune Mikey joue au base-ball à la campagne avec son père, Aaron. Un coup de fil à sa femme plus tard, Aaron réalise que Mikey n'est pas ressorti du bois proche où il lui avait lancé la balle. Appels, panique, recherches, rien n'y fait. Mikey a disparu corps et biens. Accusé un temps du meurtre de son fils tant le scénario de la disparition est invraisemblable, Aaron, brisé, perd sa femme - qui le croit coupable - et sombre dans un alcoolisme destructeur. Seul son second fils, Brennan, croit encore en lui. Pour ce que ça sert...

Et voici qu'un an après la disparition de Mikey, la police arrête un colosse surarmé, habillé comme un barbare de fantasy, qui prétend être Mikey, revenu d'une autre dimension où il aurait été un "Elu", le héros tyrannicide de tout un peuple. Vieilli du fait d'un écoulement différent du temps, endurci par d'innombrables combats dans un monde magique, Mikey aurait été renvoyé sur la Terre de ses origines pour arrêter les derniers criminels de guerre en fuite. Mis en présence de sa famille, il parvient, en partie grâce à eux, à échapper à la police pour remplir la mission salvatrice qu'il dit être la sienne ; c'est maintenant la Terre qui doit être sauvée. Mais dit-il bien la vérité sur son aventure ? Les enjeux sont-ils vraiment ceux qu'ils présentent ?

Si certains se demandent si j'ai spoilé ci-dessus par inadvertance, qu'ils se rassurent. Les mensonges contenus dans le discours de Mikey sont mis en évidence dès les premières pages, ce qui est très regrettable imho du point de vue scénaristique. On y perd toute surprise.

Reste un déroulement qui est objectivement plaisant à lire, entre action violente (ici et maintenant) et récit de high fantasy (le passé que raconte Mikey), même si, en dépit des flashbacks, le tout est très linéaire et même si, de plus, rien n'est très futé ni très profond dans tout ça.

Sur le plan graphique, les colorisations sont saturées et plutôt jolies. Les graphismes sont trop simples, presque enfantins par moments. En revanche, dès qu'il y a de l'action, le dessin explose et suggère un dynamisme très efficace.

"Le Retour" est donc un album agréable à lire mais nullement indispensable. Il rappelle un peu trop les comics d'il y a quelques années, au scénario et à la narration inoffensifs.

Birthright t1, Le Retour, Williamson, Bressan, Lucas

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