Hautes Tensions - Imbert - Lucazeau - Paquet - Chery - Bündgen

Deux siècles écoulés depuis les débuts d’une Révolution industrielle qui a fait du charbon d’abord puis du pétrole et du gaz ensuite ses sources d’énergie principales. Des énergies fossiles toujours, résultat de la captation antédiluvienne du carbone de l’atmosphère par les végétaux et animaux de temps immémoriaux. Carbone capté il y a si longtemps, puis carbone rejeté lors de la combustion des fossiles, à un rythme que le climat ne peut pas supporter. Svante Arrhenius , en 1896, l’avait annoncé dans un article qui n’eut hélas que peu d’échos. Il faut donc urgemment, peu de doute là-dessus, changer de source d’énergie si on veut préserver ce qui peut encore l’être d’un climat en plein bouleversement. Changer de source d’énergie et non pas abandonner, car, comme l’a montré l’économiste Gaël Giraud , l’énergie est sans doute le facteur principal de la croissance, et que, mis à part les décroissants, personne ne veut, pour d’évidentes raisons de niveau de vie individuel et collectif, aban...

Dans ma maison sous terre - Nicolas Martin


Ici et maintenant.

Joseph est un chercheur, spécialiste des mouvements sociaux dans le secteur minier. Il est aussi le petit-fils de Jonas, qui fut mineur et disparut lors de la fermeture définitive de la mine, il y a des décennies.

Vivant ? Mort ? Pire que mort ? C’est ce que Joseph va découvrir en retournant à la mine abandonnée.

Il y recueillera le témoignage – ou plutôt le testament – d’un Jonas que sa rencontre avec une entité cosmique a radicalement transformé, après qu’elle eut tué un bon nombre de mineurs dans l’incompréhension générale.

Il découvrira qu’existe dans l’univers bien plus que dans toute la philosophie d’Horatio. Et aussi que lui échoit une mission que la transmission familiale impose.


Dans ma maison sous terre est une nouvelle de Nicolas Martin publiée aux éditions Esquif. Dédicacée à son grand-père Joseph (tiens donc !) et à sa grand-mère Marie, l’auteur y ressuscite une mémoire minière qui a disparu en France avec la fermeture des puits.

Accident en 1974, réouverture en 1984, nouvel accident peu après qui afflige les mineurs et leur entourage d’une maladie inédite et bien plus terrifiante que la silicose, puis fermeture définitive en 1986. La mine de Corduroy - où se passe la nouvelle - est symptomatique du destin du secteur minier en France, héraut de la Révolution industrielle disparaissant à grand frais au XXe siècle sous les effets combinés de la concurrence internationale et de l’épuisement des filons.

Avec les mines, c’était tout un monde qui disparaissait, comme avait disparu le monde paysan (Henri Mendras l’a documenté dans La Fin des paysans, Bourdieu aussi, sous un autre angle, dans Le Bal des célibataires). Sic transit gloria mundi.


C’est à ce monde que Martin rend hommage. Autant qu’à un Lovecraft auquel il adresse des clins d’œil plus ou moins explicites (« ilot d’ignorance »…et horreur cosmique).

C’est aussi aux nécessités de la transmission qu’il s’astreint (je ne sais pas ce que faisait ce grand-père Joseph auquel la nouvelle est dédicacée mais qu’importe, transmettre est toujours important, quoi qu’on transmette).

C’est donc une jolie petite nouvelle, bien écrite (dans un ton qui rappelle parfois les dialogues de La Couleur tombée du ciel) et presque mythologique, que propose Nicolas Martin. A lire.


Dans ma maison sous terre, Nicolas Martin

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