Cullen Bunn - Bones of our stars, Blood of our world

Scénariste de comics et romancier, ce n'est apparemment pas le même set de compétences. C'est la conclusion qu'on doit tirer de la lecture de Bones of our stars, Blood of our world , le premier roman du scénariste Cullen Bunn . Là où un comic peut se permettre d'être frénétique, ici trop de personnages se succèdent trop vite dans une histoire convenue qui ne parvient même pas à être gore alors que c'est cette direction qu'elle vise. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, une écriture sans éclat, une enfilade de narrations à la troisième personne qui empêche tout investissement émotionnel, et l'éternelle petite ville insulaire en décrépitude dans laquelle on s'emmerde grave. Nihil novi sub sole , ça a été déjà fait, et beaucoup mieux. Passe ton chemin, lecteur !

Liberation - Tade Thompson


“Abuja, Liberation. We have started the first Nigerian orbit of the Earth,” says Udo on the radio.

Futur proche ou uchronique. Le gouvernement nigérian décide d'envoyer une mission spatiale nationale au-delà de la ligne de Karman pour quelques orbites et, pense-t-il, beaucoup de prestige. Mais, après un début nominal, tout se met à aller de travers. Car le système politique nigérian, si moderne se veut-il, ne parvient pas à sortir de ses apories autoritaires. Hélas.


Tade Thompson est un britannique d'origine nigériane, auteur entre autres de la trilogie Molly Southbourne.

Il propose aujourd'hui Liberation, une très jolie nouvelle lisible sur le site de ReactorMag.

On y suit les péripéties pleines d'espoir et de candeur de jeunes astronautes nigérians qui échappent plus facilement au puit de gravité qu'à la pesanteur de la politique nigériane.

On s'y rappelle les désirs avortés des nations africaines de participer à la conquête spatiale, quand l'optimisme était encore de mise sur le développement d'un continent récemment décolonisé. En août 1963, ces désirs et cet optimisme furent symbolisés par le premier coup de téléphone par satellite passé entre le président Kennedy et le premier ministre Balewa ; les deux seront assassinés, emportant désir et optimisme.

On y est sincèrement triste d'assister à une parodie cheap de mission spatiale qui rappelle moins les projets, sérieux ceux-là, abordés dans le Nigerian in Space de Deji Bryce Olukotun, que les surréalistes projets d'astronautique zambienne. Liberation est une parodie, une fake mission qui, caprice de l'histoire et hormis dans ses conséquences, n'a guère à envier dans le fonds à celles qu'organise régulièrement Jeff Bezos avec sa fusée Bleu Origin.


C'est donc un beau texte que propose Tade Thompson. Un texte simple et touchant à la fois, à lire et à faire lire.

Liberation, Tade Thompson

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