Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

La Première ou Dernière - L.L. Kloetzer

BLOG EN MODE DÉGRADÉ

ON REFERA MIEUX QUAND ON POURRA MIEUX.

JUSQUE LÀ, LECTEUR, POUR ENCORE QUELQUES MOMENTS, IL TE FAUDRA ACCEPTER DE ME FAIRE CONFIANCE SUR JUSTE DEUX OU TROIS LIGNES.


Sortie très prochaine de La Première ou Dernière, suite du succulent Noon du soleil noir de L.L. Kloetzer. Lis, lecteur, ma chronique précédente et tu sauras quel univers est pastiché avec brio par le duo Kloetzer.

 

Dans le cas improbable où tu n'aurais lu ni le premier opus (les deux sont indépendants, mais il est dommage de s'en priver) ni ma chronique précédente, sache que c'est dans une Lankhmar qui ne dit pas son nom que se déploient les aventures de Noon, magicien extraordinaire clairement hors du monde et de ses conventions, que Meg, sa disciple, l'assiste, et que c'est Yors, son garde du corps aussi bourru que blanchi sous le harnois, qui raconte.

Sache que les aventures narrées dans cet opus sont encore plus incroyables que celles rapportées dans le précédent. Sache que les Kloetzer t'offrent une ouverture et une conclusion dignes des plus grands péplums, avec une course de chevaux hallucinante entre palio et Ben-Hur pour débuter et une procession d'expiation pour conclure.

Sache qu'entre ces deux moments tu croiseras dans ces pages complot et assassinat, épidémie et malédiction, mariage et espionnage, grande aventure comme grande magie. Que tu côtoieras les plus grands comme les plus humbles, les plus roués comme les plus naïfs. Que tu pénètreras, à tes risques et périls et sur les traces de Noon, dans l'autre monde inquiétant où niche la magie et où se tapissent monstres et âmes perdues.

Sache que tu verras de grands malheurs s'abattre sur de pauvres victimes (là, louons les Kloetzer, ils n'hésitent pas à charger la barque macabre), et aussi de grandes roueries sauver d'un indélicat destin de jeunes âmes ivres de liberté.

Sache encore que tu verras à l’œuvre Ningauble aux Sept Yeux, et rien que pour ça, toi le lecteur vétéran du Deities and Demigods, tu frétilleras de bonheur en constatant de visu, même si tu le savais déjà, à quel point le légendaire mage est retors.


Sache enfin que toute l'histoire, très complexe, d'une course amputée pour motifs politiques te sera racontée de telle sorte qu'au tombé de rideau tu auras tout compris malgré les voiles de dissimulation jetés par les protagonistes sur le fin mot de l'histoire.

Et que la narration par Yors y crée un décentrement plutôt bien vu, entre opinions du bonhomme sur ce qu'il voit et vit (et le bonhomme est un bon gars doté de cette common decency dont Internet nous abreuve sans toujours savoir la définir) et brouillard de guerre magique qui, même partiellement levé par Yors lui-même, laisse dans l’incertitude un certain nombre de faits et un grand nombre nombre de motivations (concernant Noon notamment).

C'est finement fait car, outre la narration par un personnage plaisant avec lequel le lecteur ne peut se trouver qu'en empathie, la voix de Yors est crédible, évitant le casse-tête rarement réussi de donner voix et pensée au personnage résolument étranger qu'est Noon, dont on saisit clairement qu'il est bien plus entité magique qu'être humain.

 

De bout en bout c'est donc de la belle ouvrage, supérieur imho à un premier opus qui était déjà de fort bonne qualité, d'autant que c'est encore une fois abondamment illustré par un Nicolas Fructus au mieux de sa forme.

 

A lire.

La Première ou Dernière, L.L. Kloetzer

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