The Nice House by the Sea - Tynion - Bueno - Bellaire

Sortie de The Nice House by the Sea , le premier volume du second cycle de la série Nice House . Le chef d’œuvre (encore un) de James Tynion IV assisté de Alvaro Martinez Bueno et Jordie Bellaire aux pinceaux, le tout traduit par Maxime Le Dain, se poursuit donc, comme annoncé. Cette chronique sera courte car il ne faut spoiler ni ce nouvel album ni la duologie précédente. Que puis-je dire, lecteur, sans lever le voile plus que ne le fait le site de l'éditeur ? Sache d'abord, lecteur, qu'il ne fait pas commencer ce nouveau cycle sans avoir lu le précédent. Il est clairement une suite et donc, sans avoir lu ou relu, tu ne comprendrais sûrement pas grand chose aux enjeux du récit – au mieux tu comprendrais peut-être certains points mais sans toucher du doigt les tensions internes qui existent entre les personnages impliqués. Ceci posé, sache, lecteur, que de nouveaux personnages entrent en scène, dans un nouveau lieu, une luxueuse maison « à la grecque » au bord de la mer....

La Citadelle de la peur - Gertrude Barrows Bennett - Retour de Bifrost 104


La Citadelle de la peur est un roman à l'histoire originale. Publié à l'origine en feuilleton dans la revue pulp The Argosy entre le 14 septembre et le 26 octobre 1918, le texte ne connaîtra d'édition définitive sous une couverture unique qu'en 1942. Autre particularité plus notable, il est l’œuvre de Gertrude Barrows Bennett, une sténographe qui commença à écrire des nouvelles à l'age de 17 ans – son premier texte, « The Curious Experience of Thomas Dunbar », fut accepté par Argosy et publié en 1904. Beaucoup d'autres suivront, dont The Citadel of Fear traduit ici pour la première fois en français et souvent considéré comme son meilleur roman. On notera que Bennett, après avoir publié sous son nom au début de sa carrière, publia la plus grande part de ses textes, à sa demande, sous pseudo, Francis Stevens en l'occurrence. Sous un nom ou l'autre, Bennett, première américaine à trouver un large public pour ses textes de fantasy et de SF, est, dit-on, « la femme qui inventa la dark fantasy ».


La Citadelle de la peur est un récit en deux parties consécutives. D'abord, le désert du Mexique, parcouru par deux aventuriers en quête de fortune, Colin O'Hara et Archer Kennedy. Les deux hommes y tombent par hasard sur une plantation non répertoriée occupée par d'étranges habitants. De fil en aiguille, ils se trouvent emprisonnés dans la cité cachée de Tlapallan, lieu de terreur et de beauté dans laquelle « vivent » les dieux anciens, gardés et adorés par d'antiques guildes concurrentes entre elles. De combats en péripéties, O'Hara parviendra à fuir alors que Kennedy connaîtra un destin funeste. Seconde partie, quinze ans plus tard, en Nouvelle-Angleterre. O'Hara, qui a largement enfoui cette histoire au fond de sa mémoire, est rattrapé par elle quand Cliona, sa sœur chérie, est attaquée et traumatisée par une créature qui prend la fuite après que la jeune femme lui ait vidé un chargeur dessus. Devant l'incrédulité de la police, O'Hara prend l'affaire en main et découvre, non loin, une maison coloniale qui abrite d’innommables horreurs. Propriétaire inquiétant, répugnantes créatures, et aussi une femme d’une beauté à couper le souffle dont O'Hara tombe instantanément amoureux. Sauver la femme, sauver sa sœur, il faudra à O'Hara et ses quelques alliés beaucoup de courage et de force pour vaincre une terreur venue d'Amérique du Sud.


Ecrit en 1918, La Citadelle de la peur rappelle les textes de R. E. Howard pour ses hommes. Même héros volcanique issu du Nord de l'Europe, même virilisme amusant par son excès, même mépris de O'Hara pour « l'intellectuel » Kennedy jugé tortueux et peu courageux, même certitude qu'on peut et doit à résoudre les problèmes par la force. Elle rappelle Merritt pour ses femmes, des êtres fragiles à aimer et à protéger – sur ce point, Cliona détrompera son frère.

Du point de vue de l'archéologie littéraire, lire ce roman est intéressant ; beaucoup de l'habitus de l'époque y transparaît, et, entre Howard et Merritt, Bennett participe à un genre naissant. Néanmoins, les personnages trop monolithiques, la narration trop linéaire, la simplicité de l'intrigue, les sentiments trop naïvement exprimés et la candeur parfois confondante de O'Hara font qu'on est bien en-dessous de ce qui s'écrira par la suite.


La Citadelle de la peur, Gertrude Barrows Bennett aka Francis Stevens

Commentaires