Mon cœur est une tronçonneuse - Stephen Graham Jones

Jade Daniels est en dernière année de lycée dans la petite ville de Proofrock, Idaho. Demi-indienne par son père (tendance Blackfeet) , mal dans sa peau, JD, qui vit avec ce paternel indien alcoolo qu’elle déteste, est une espèce de punkette locale que tout le monde connaît, et pas en bien. Seul plaisir d’une vie très solitaire, JD adore les films de slashers , qu’elle regarde passionnément et dont elle a une connaissance encyclopédique. Et voilà qu’elle pense repérer des signes identifiant les débuts d’activité d’un de ces tueurs solitaires dans sa ville même. Entre cinéma et réalité, JD va tenter de négocier au mieux cette menace existentielle. Mon cœur est une tronçonneuse est un roman de Stephen Graham Jones. C’est un hommage à un genre cinématographique qu’il adore et auquel il a déjà donné un excellent roman : Un bon indien est un indien mort . Qu’en est-il ici ? Cette chronique de Mon cœur est une tronçonneuse est garantie sans spoiler ni sur le qui, ni sur le pourquoi, ni sur

Mortel imprévu - Dominique Monféry


Fin du XIXe siècle. Edith, la femme battue d'un médecin londonien, fuit Londres pour refaire sa vie dans le Nouveau monde. Un espoir qu'elle partage avec nombre d'hommes et de femmes en cette époque de grande migration vers les USA et leurs promesses.

Embauchée par une riche famille locale, elle fait la connaissance de Hans, charpentier de son état. Amoureux, le couple décide de partir vers le Klondike pour y participer à la ruée vers l'or (et, dans cet album, aucun Picsou à l'horizon). Edith et Hans s'y joignent à un petit groupe constitué d'un prospecteur, Harkey, et de deux autres chercheurs d'or. Les cinq s'installent dans une cabane construite sur la concession du prospecteur et commencent leur récolte aurifère. Le temps passe. L'hiver arrive. Puis tout bascule. La seule question qui reste est alors celle de la survie.


Traitement sans concession de la noirceur humaine, "Mortel imprévu" dit aussi l’incommunicabilité entre les êtres, même au sein du couple, la puissance de l'instinct de survie - qui n'empêche pas une certaine forme de noblesse - et l’hostilité fondamentale de la nature. Quand le cadre habituel s'effondre, quand la vie ne tient plus qu'à un fil, le vernis de civilisation saute même si on essaie sincèrement de le préserver. C'est ce qu'Edith découvre à son grand désenchantement.


Sur un scénario de survival assez classique auquel on pourra reprocher une fin au rebondissement vraiment tiré par les cheveux, Monféry livre un travail graphique de très grande qualité. Par le jeu des cadrages et des couleurs on se trouve immergé avec Edith dans une petite ville-frontière du Klondike, dans un campement de chercheurs d'or, dans la sauvagerie particulière que transportent avec eux les hommes au cœur de la nature, ou entouré de loups affamés rendus plus terrifiants encore par le traitement graphique dont ils bénéficient. Le dynamisme et l’éclairage des scènes subliment la narration, ils offrent aussi aux yeux du lecteur une collection de planches très belles à regarder. Le tout constitue un très bel album qui ravit l’œil.


Long story short, "Mortel imprévu" est un album one-shot de Dominique Monféry, au titre raté mais au contenu globalement très plaisant.


Mortel imprévu, Dominique Monféry

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