Shroud - Adrian Tchaikovsky

Futur lointain, quelque part dans le système Prospector413 (une étoile, quelques planètes extérieures, une ceinture d’astéroïdes, et au moins une géante gazeuse avec au moins une lune intéressante surnommée Shroud – Linceul en français) . Prospector413 est visité depuis peu par un morceau de ce qu'est devenue l'humanité, à savoir un ensemble de conglomérats – les Concerns – se déplaçant de système stellaire en système stellaire pour en tirer les ressources nécessaires à la survie. Créant des bases ou des hubs, minant tout ce qui est minable dans chaque système visité, les Concerns (“Megasocial Opportunity-Exploitation Concerns”) ont pour projet d'exploiter toute la galaxie afin de ne jamais se trouver de nouveau dans le piège du goulet d’étranglement (ressources et pollution) que connut la Terre et qui faillit mettre un terme à la race humaine – causant dans ce maintenant lointain passé la disparition de la plus grande part de celle-ci. Les Concerns regroupent une humanit...

Insecticide - Steven Saylor


La maison d’édition indépendante Le passager clandestin est une toute petite maison radicale, engagée et militante contre une certaine forme insatisfaisante du monde. Au milieu des non fictions, on y trouve la collection Dyschroniques qui remet à l’honneur des textes anciens de grands noms de la SF.

Nouvelles ou novellas posant en leur temps les questions environnementales, politiques, sociales, ou économiques, ces 18 textes livrent la perception du monde qu’avaient ces auteurs d’un temps aujourd’hui révolu. Et si certaines questions semblent moins d’actualité, d’autres, en revanche, sont devenues brûlantes et illustrent, hélas, la pertinence des craintes exprimées par les auteurs de SF.

On notera que chaque ouvrage à fait l’objet d’un joli travail d’édition, chaque texte étant suivi d’une biographie/bibliographie de l’auteur, d’un bref historique des parutions VO/VF, d’éléments de contexte, ainsi que de suggestions de lectures ou visionnages connexes. Une bien jolie collection donc.


Parlons ici de "Insecticide", de Steven Saylor - que j'ai connu dans un autre genre pour avoir lu tous ses romans historiques sur la période qui suit la guerre civile romaine.
Dans "Insecticide", lecteur, tu feras la connaissance de John Moreland, un citoyen banal d'une société future. Dans les USA de Moreland existe une firme, Bund, qui visiblement produit biens et services à grande échelle pour satisfaire un grand nombre des « besoins » de la vie courante, de la recherche scientifique militaire à la santé en passant par la...désinsectisation.
Le jour où Moreland voit son appartement envahi de cafards, il fait appel à une filiale de Bund - comment faire autrement d'ailleurs ? Mal lui en prend. Le prestataire qu'on lui envoie inonde littéralement son appartement d'un insecticide qui, contrairement aux assertions officielles, se révèle toxique.

Dans une ambiance qui rappelle plus Kafka ou Brazil que Damasio - et c'est tant mieux -, Saylor raconte un monde des années 80 dans lequel les firmes géantes commencent leur entrée dans la vie des gens, où le complotisme devient assez prégnant pour faire des ravages en attisant les braises de vérités mal digérées (sur les expériences de la CIA ou tout autre sujet), où l'isolement des citoyens face à des entités de plus en plus éloignées de lui devient progressivement la norme (et où, pour ce qui est du privé, l'extension du domaine de la lutte commence à montrer son vilain museau).

Un texte intéressant et angoissant - qui aurait pu être un épisode de Twilight Zone - auquel on ne reprochera qu'une fin trop abrupte.

Insecticide, Steven Saylor

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