Les Chrysalides - John Wyndham

Futur indéterminé, région du Labrador. Une guerre atomique s'est produite, qui a anéanti une bonne partie de l'humanité. Cette ère des Tribulations est maintenant loin derrière et, depuis, les communautés humaines se sont reconstruites comme elles le pouvaient. Notamment sur un mode ultra-religieux. Dans la nation où vit David Strorm, le héros des Chrysalides , le niveau technique est grosso modo celui du XVIIIe siècle. On y travaille à la ferme, on y va à l'office, et surtout on y craint Dieu – au sens figuré du terme certes, mais aussi au sens propre lorsque Dieu est représenté par ses dévots et son administration autoproclamée sur Terre. En effet, dans la nation où vit David Strorm, on est convaincu que Dieu a puni les Anciens pour leur orgueil, et qu'il est indispensable, pour Lui être agréable, de respecter l'Image, autrement dit d'être, pour chaque être vivant, strictement conforme aux définitions écrites de l'espèce. Dans la nation qu'habite David...

Insecticide - Steven Saylor


La maison d’édition indépendante Le passager clandestin est une toute petite maison radicale, engagée et militante contre une certaine forme insatisfaisante du monde. Au milieu des non fictions, on y trouve la collection Dyschroniques qui remet à l’honneur des textes anciens de grands noms de la SF.

Nouvelles ou novellas posant en leur temps les questions environnementales, politiques, sociales, ou économiques, ces 18 textes livrent la perception du monde qu’avaient ces auteurs d’un temps aujourd’hui révolu. Et si certaines questions semblent moins d’actualité, d’autres, en revanche, sont devenues brûlantes et illustrent, hélas, la pertinence des craintes exprimées par les auteurs de SF.

On notera que chaque ouvrage à fait l’objet d’un joli travail d’édition, chaque texte étant suivi d’une biographie/bibliographie de l’auteur, d’un bref historique des parutions VO/VF, d’éléments de contexte, ainsi que de suggestions de lectures ou visionnages connexes. Une bien jolie collection donc.


Parlons ici de "Insecticide", de Steven Saylor - que j'ai connu dans un autre genre pour avoir lu tous ses romans historiques sur la période qui suit la guerre civile romaine.
Dans "Insecticide", lecteur, tu feras la connaissance de John Moreland, un citoyen banal d'une société future. Dans les USA de Moreland existe une firme, Bund, qui visiblement produit biens et services à grande échelle pour satisfaire un grand nombre des « besoins » de la vie courante, de la recherche scientifique militaire à la santé en passant par la...désinsectisation.
Le jour où Moreland voit son appartement envahi de cafards, il fait appel à une filiale de Bund - comment faire autrement d'ailleurs ? Mal lui en prend. Le prestataire qu'on lui envoie inonde littéralement son appartement d'un insecticide qui, contrairement aux assertions officielles, se révèle toxique.

Dans une ambiance qui rappelle plus Kafka ou Brazil que Damasio - et c'est tant mieux -, Saylor raconte un monde des années 80 dans lequel les firmes géantes commencent leur entrée dans la vie des gens, où le complotisme devient assez prégnant pour faire des ravages en attisant les braises de vérités mal digérées (sur les expériences de la CIA ou tout autre sujet), où l'isolement des citoyens face à des entités de plus en plus éloignées de lui devient progressivement la norme (et où, pour ce qui est du privé, l'extension du domaine de la lutte commence à montrer son vilain museau).

Un texte intéressant et angoissant - qui aurait pu être un épisode de Twilight Zone - auquel on ne reprochera qu'une fin trop abrupte.

Insecticide, Steven Saylor

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