Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Gagner la guerre t3 - Genet - Jaworski


Arrive le tome 3 de la série Gagner la guerre, adaptation par Genet, au stylo et aux pinceaux, de la vie de Benvenuto Gesufal telle que narrée par Jean-Philippe Jaworski dans nouvelle admirable et roman merveilleux.


Retour à Ciudala pour Benvenuto après ses aventures ressiniennes. Un retour qui rime étonnamment pour lui avec pleine lumière et gloire publique. Le spadassin du Podestat Ducatore est accueilli en héros de Ciudala, otage de guerre et protecteur malheureux d'un prince, comme le proclame son visage ravagé par les coups ennemis. Rien n'est trop beau pour l'homme du jour, du bout de conduite que lui octroie le puissant Don Mastiggia aux nombreux présents avec lesquels Ducatore rémunère la réussite de sa mission. Jusqu'à lui faire façonner sur mesure une dentition de remplacement en or.

Dans la maison du Podestat, guerre gagnée, un Benvenuto balafré retrouve son univers, entre mage sinistre, farouches hommes d'armes, et héritière taquine. Seule ombre à son bonheur, la guilde des assassins, tout en le félicitant, lui fait savoir qu'elle n'apprécie guère les émoluments en nature qu'il reçoit et sur lesquels elle ne perçoit rien.


Pour Ciudala, guerre gagnée, le plus dur commence. Il faut se partager les dépouilles de guerre. Une tâche toujours difficile qui l'est bien plus ici, quand les grandes familles se méfient les unes des autres, quand une partie des négociations a été secrète, quand des rumeurs de trahisons et d'assassinats gangrènent l'opinion, quand le Sénat gronde d'accusations précises.

Et ça devient ingérable quand on est l'homme-lige d'un Podestat qui intrigue sans cesse pour être le roi sur l’échiquier politique ; un Podestat qui sait toujours quand prendre ses pertes pour éviter de perdre plus, y compris en sacrifiant une de ses pièces.


Si, de plus, on est Benvenuto Gesufal, querelleur, impulsif, plus tacticien que stratège, et de basse extraction, on risque de surcroît de s'attirer l'inimitié de jeunes coqs nobles ou la colère d'une héritière malmenée. C'est autant d'ennemis potentiels supplémentaires assez riches pour s'offrir les services d'un assassin ; le « héros de guerre » n'en demandait pas tant.

Voilà le marigot dans lequel nage Benvenuto, voilà pourquoi à l'issue des 56 pages de l'album il saute d'une fenêtre pour échapper aux gardes de la ville et va devoir, dans un tome 4 à venir, survivre à tous ceux qui veulent sa mort, pour de bonnes, de mauvaises, ou de futiles raisons.


La mère patrie que retrouve Benvenuto est une dure maîtresse. Et l'album qui nous y narre ses tribulations un album aussi agréable à lire que fidèle au roman original. La suite au prochain épisode. Stay tuned !


Gagner la guerre t3, La mère patrie, Genet, Jaworski

L'avis de Feyd Rautha

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