Daredevil Redemption - Hine - Gaydos

Redemption, Alabama. Un enfant du coin est retrouvé tué et mutilé. Après une enquête expéditive le shérif et ses hommes mettent la main sur trois suspects qui font des coupables idéals. Deux garçons et une fille du coin, se disant satanistes tous les trois. Dans le contexte explosif de la mort d’un enfant dans une petite communauté l’affaire est pliée, c’est la chaise électrique qui attend les trois jeunes en dépit de leurs protestations d’innocence. Cette affaire désespérée, pourtant, c’est le brillant Matt Murdoch, plus connu sous le nom de Daredevil, qui la prend en charge en défense de l’accusé principal, sur l’insistance d’une mère sure de l’innocence de son fils. En terrain hostile, l’avocat new-yorkais mettra toute son énergie à disculper son client et à découvrir le vrai coupable. Car, dans une ville où le fanatisme religieux règne et où de sombres secrets obscurcissent la vue, seul l'aveugle qu'il est peut espérer y voir clair. Daredevil Redemption est un one-shot réé

La fantastique famille Telemachus - Daryl Gregory - Retour de Bifrost 91


Durant les années 60, au plus fort de la Guerre froide, Teddy Telemachus rencontre la jeune Maureen McKinnon. Les deux participent à des tests universitaires cherchant à valider et comprendre les pouvoirs paranormaux. Teddy est un escroc charmeur et sans limite, virtuose de la manipulation et de la prestidigitation, Maureen, elle, est une vraie médium qui peut voir à distance. Qu'importe leur différence de fond, les deux sont recrutés par l'une de ces agences gouvernementales qui, à l’époque, essaient de militariser les prétendus pouvoirs psi. Cerise sur le gâteau, Teddy et Maureen tombent amoureux l'un de l'autre, se marient, et engendrent trois enfants, tous doués, Irene, Frankie, et Buddy.

Les cinq formeront la fantastique famille Telemachus, aussi célèbre qu'Uri Geller jusqu'à une prestation télé catastrophique, suivie, peu après, par la mort de Maureen. 21 ans plus tard, la famille n'a plus que l'ombre de sa gloire passée.

Frankie – le télékynétique – est un loser du genre de ceux qui pensent toujours que le prochain coup sera celui qui leur permettra de se refaire, Buddy – le voyant – est affligé de ce qui ressemble à une forme d'autisme, Irene – qui sait toujours quand on lui ment – vit avec son fils Matty chez Teddy, incapable qu'elle est de garder un emploi ou une relation amoureuse. Partant de là, le roman entremêle les présents compliqués des membres de la famille : Frankie doit une grosse somme au mafieux local, Buddy est engagé dans une série d'actions qu'il est le seul à comprendre, Irene tente de retrouver une vie amoureuse et professionnelle plus satisfaisante. Si ça ne suffisait pas, Matty et ses cousines ont aussi visiblement des pouvoirs, et l'agence gouvernementale des 60's se rappelle au souvenir de la famille.

Le roman est régulièrement touchant. Les angoisses d'Irene émeuvent. Le projet à très long terme de Buddy intrigue puis attriste, les graves soucis de Frankie aussi. Il y a aussi Matty, adolescent en quête de lui-même et d'histoire familiale, ou Teddy qui voudrait une relation sentimentale et aime profondément les siens mais ne sait être qu'autocentré. On sent, entre les Telemachus, un amour véritable qui a trop souvent du mal à s'exprimer. Le poids des responsabilités et des déceptions personnelles, le manque, inguérissable, de Maureen, rendent tout trop compliqué.

Et pourtant, l'amour et le soutien des uns aux autres ne se dément jamais, s'exprimant de la manière la plus éclatante dans les messages très émouvants que Maureen envoie à sa famille par-delà la mort ou dans la vie gâchée par l'inquiétude d'un Buddy trop clairvoyant qui aura passé son existence à essayer de protéger sa famille d'un risque inconnu. De grands pouvoirs ne donnent pas de grandes responsabilités, de grands pouvoirs donnent de grandes misères.
Bonus : l'histoire fonctionne comme un des tours de magie de Teddy, avec préparation, construction, et prestige à la fin.

Ceci posé, le roman est néanmoins décevant. Présenté comme très drôle, il l'est parfois mais pas souvent. Problème de texte, de traduction, de références culturelles, je l'ignore. Toujours est-il que, s'il est régulièrement touchant, il est rarement exaltant, et parfois ennuyeux. Trop rempli, trop brouillon, il passe trop souvent d'un coq à un âne, hésitant entre plusieurs histoires et plusieurs genres sans jamais choisir ce qu'il veut dire ou comment le dire. Dommage.

La fantastique famille Telemachus, Daryl Gregory

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