Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

Luminary the new Photonik by Brunschwig


Les plus vieux lecteurs de ce blog se souviennent de Photonik. Héros créé par le français Ciro Tota en 1980, son histoire était publiée dans Mustang, une revue des editions Lug où se rêva un temps l'idée de faire du super-héros français.
Thadeus, un bossu martyrisé et fragile, y devenait le super-héros solaire Photonik à cause de l'explosion d'un "luminotron". Accompagné du mentaliste Doc Ziegel et de l'animaliste Tom Pouce, il combattait le mal et l'injustice, comme il se doit.

La revue Mustang disparaitra. Puis, plus tard, la série elle-même - qui avait migré vers les pages de Spidey.

Aujourd'hui, après un an de travail, Luc Brunschwig - qui en était un fan absolu - la reprend, avec la bénédiction de son scénariste original. Et il s'adjoint Stéphane Perger aux pinceaux.

1977. Deux événements simultanés à des centaines de kilomètres de distance, apparemment sans liens.
Dans le Sud des USA, un jeune garçon noir travaillant dans un cirque semble montrer des facultés « surnaturelles » de contrôle des animaux sauvages.
A New-York, une très violente explosion ravage un hôpital. Un jeune homme nu et choqué - et bossu - a miraculeusement survécu au milieu des corps carbonisés. Et, si étrange que cela paraisse, c'est le marchand de glace qui était installé devant l’hôpital - vivant aussi - qui l'aide et il devient vite évident que l'homme en sait bien plus qu'il ne devrait.
De ce double point de départ, Brunschwig déroule sur 116 pages un double fil narratif, entre développement et récit des origines.

On apprend donc, par flashbacks, la vie misérable de Darby, le bossu soufrant et mal aimé. On apprend son espoir jamais éteint de trouver une solution médicale à son problème physique. On voit cet espoir être abusé par les membres d'un projet de recherche militaire secret. Jusqu'au désastre, à ses centaines de morts innocents, à la transformation de Darby. Pour le coup, l'armée a obtenu bien plus qu'elle n'espérait - il faut juste qu'elle arrive à remettre la main sur ce qu'elle a créé. En attendant, pour détourner les soupçons, c'est vers des Black Panthers armés que le gouvernement pointe le regard des médias.

Dans le Sud, Billy, le jeune prodige animalier, manque mourir lors d'une agression raciste qui prend pour prétexte le discours officiel du gouvernement. Il ne doit sa survie qu'à son pouvoir et à la protection des membres du cirque. Il sera bientôt temps de se diriger vers le Nord, pour s'éloigner du Klan, et, accessoirement, rencontrer Darby le bossu solaire.

Avec "Canicule", le tome 1 de Luminary, Brunschwig fait montre encore une fois d'une grande maîtrise narrative. Présent et passé s'entrelacent sans peine, Nord et Sud aussi (même si ici les liens restent encore à tisser). L'histoire est rythmée et palpitante, bien servie par les dessins en couleurs directes de Perger que leur taille et leur luminosité rendent très immersifs.
On retrouve ici les thèmes récurrents de Brunschwig : la corruption et le secret politico-administratif, la chape de plomb militaire, les faux coupables livrés à la vindicte populaire, la souffrance que les aspérités du système impose aux plus faibles, le rejet de la différence, l'innocent qui devient justicier par la force des choses, etc.

On pourrait se dire « encore », car, de fait, thématiquement c'est un « encore », mais c'est une nouvelle histoire, de nouveaux personnages, et Brunschwig sait à merveille créer des personnages et inventer puis raconter des histoires. On y prend donc toujours autant de plaisir à le lire, plaisir accentué si comme lui on lisait chaque mois Photonik dans les revues Lug, il y a quarante ans maintenant (terrifiant !).

Affaire à suivre, évidemment.

Luminary t1, Canicule, Brunschwig, Perger

Commentaires

Apophis a dit…
J'aimais beaucoup Photonik quand j'étais jeune (j'ai d'ailleurs toujours certains de mes Spidey, une grosse trentaine d'années plus tard), à la fois pour le dessin et pour le scénario ou le personnage du bossu super-héros. Du coup, merci à toi pour cette découverte, qui m'intéresse forcément beaucoup.
Gromovar a dit…
De rien. Glad to help.