Bog People - Hollie Starling

Bog People est une « Working-class anthology of folk horror » , éditée par Hollie Starling.   Working-class anthology car, dixit Starling en préface, les textes rassemblés dans ce volume parlent de cette classe populaire britannique qui est l’objet d’une attention ambivalente de la part des CSP+, dans une société où le système des classes est bien plus évident et prégnant qu’en France. Working-class anthology encore, car dixit toujours Starling, les auteurs réunis ici ont montré patte blanche sur leur appartenance présente ou passée à la classe populaire. Une forme de #OwnVoices donc. Fidèle à l’assertion de Max Weber selon laquelle il n’est pas besoin d’être César pour comprendre César, je suis toujours aussi peu fan de cette approche ; nous verrons bien, rien ne dit que ça nuise.   Folk horror ensuite car c’est du peuple tel qu’en lui-même que veulent nous parler ces textes, de ce peuple britannique qui continue à exister loin de la modernité mo...

Sherlock Holmes and the Sussex Sea Devils - James Lovegrove


Well, well, well.
J'avais beaucoup aimé jusque là le pastiche holmesien de James Lovegrove. Il ne réussit pas la passe de trois avec ce "Sherlock Holmes and the Sussex Sea Devils" qui clôt la trilogie.

En dépit de quelques références explicites, cette histoire sent bien plus le pulp que le récit lovecraftien ou holmesien. Pas de mystère, pas ou peu d'enquête, l'histoire est linéaire à faire peur, les questions trouvent leurs réponses sans délai ni difficulté, les éléments mythologiques sont utilisés comme des objets magiques de jeux de rôles – et passons sur un certain Grand Ancien bien mal utilisé.

Donc, pour la faire courte, Holmes, très peu vieillissant, s'est retiré dans le Sussex. Il sauve une pauvre fille enlevée par un culte d'idiots et promise à l'anéantissement. Ceci fait, il découvre avec effroi l'annihilation du Club Dagon, l'inner circle occulte du Club Diogène. Mycroft down ! Holmes et son archennemi Moriarty/R'luhlloig se dirigent vers l'acmé de leur confrontation.

Puis, après une interminable poursuite dans le sous-sol de Londres, on croit que des Profonds locaux passent à l'acte dans le Sussex, mais, en fait, non. Ce sont des espions allemands déguisés dans un sous-marin !!!

Et tout ce monde part pour R'lyeh ! Car le dieu extérieur, qui a pris possession de l’ambassadeur allemand (alors que nous sommes en 1911 et que les tensions sont vives), orchestre deux guerres simultanées. Une, qu'il essaie de fomenter afin de déchirer l'Europe pour le plaisir de la destruction, et l'autre, qu'il mène contre les Grands Anciens et qu'il a presque gagnée. Ne reste que Cthulhu – qui rêve et attend.

Et donc, Moriarty/R'luhlloig entraîne le couple Holmes/Watson en sous-marin vers R'lyeh pour le combat final (comme dans les films de maffres).  R'luhlloig et Cthulhu s'interpelleront et se battront comme des catcheurs mexicains (authentique, hélas, avec cette fin authentique, hélas : Cthulhu raised his arms aloft in triumph while what was left of R’luhlloig dissipated like dust blown away by a strong breeze.). Force reste à Cthulhu, avec l'aide consciente et volontaire de Holmes.

Du pulp, et pas du meilleur. Triste fin, pour la trilogie et pour le détective.

Sherlock Holmes and the Sussex Sea Devils, James Lovegrove

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