Horizons obliques - Richard Blake

Sortie demain de Horizons obliques , un one-shot SF de Richard Blake. Il y a des années que Jacob et Elena Armlen se sont perdus dans une dimension parallèle qu'ils tentaient de cartographier. Depuis aussi longtemps Adley, leur fille, veut les retrouver. Après un long entrainement elle part donc en quête de parents depuis trop longtemps absents, à travers des mondes incroyables, avec l'aide de ses grands-parents, d'un impressionnant appareillage technologique de voyage transdimensionnel, de ses dons de prescience, et d'un robot humanoïde nommé Staden. Si le scénario, plutôt contemplatif, pourra désarçonner certains lecteurs, on ne peut qu'être impressionné par la beauté envoutante des planches réalisées intégralement par un auteur qui est peintre avant d'être bédéaste (et dont c'est le premier album) . Dès la première page représentant un rêve d'Adley portant un ours polaire sur son dos on est saisi par le style et la qualité graphique de l'album. L&

The Private Life of Elder Things - Anthologie


Le blogging étant pour moi un loisir et pas un boulot, je ne vais pas me lancer ici, à partir de notes que je n'ai pas prises, dans des chroniques de livres lus durant la dernière quinzaine dans les trains ou les BandB.
Juste, donc, quelques conseils rapides. Vite fait, bien fait. Si ça donne des envies de lecture à quelqu'un, tant mieux.

"The private life of elder things" est une anthologie de nouvelles inspirées par le Mythe de Cthulhu, transposé en Angleterre.
Onze nouvelles, dont cinq d'Adrian Tchaikovsky, qui dépaysent le mythe. Comme l'écrit sur son blog le collègue Feyd Rautha, "The private life of elder things" est un recueil à clefs qu'on appréciera plus si on appréhende à quelle histoire originale ou à quelle créature spécifique l'auteur de la nouvelle lue fait allusion. Néanmoins, ça peut se lire avec plaisir même sans cette connaissance.
Les lovecraftiens apprécieront, outre le jeu de références, la localisation britannique qui amène de nouveaux lieux et un langage argotique typiquement british (j'ai personnellement adoré).

Parmi les nouvelles, les deux plus fortes imho sont :

Special Needs Child, de Keris McDonald. Une histoire « révoltante » d'enfant particulier et d’aveuglement maternel extrême. Balzac écrivait déjà, il y a bien longtemps : « Le coeur d'une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon. »

Donald, de Adrain Tchaikovsky, est une courte nouvelle éco-militante, amusante et très finement pensé.

Dans les (très) agréables à lire :

New Build, d’Adam Gauntlett, est une succulente histoire de restauration de pub et de pièces sans angles qui ne devrait pas en acquérir.

The Branch Line Repairman, d’Adrian Tchaikovsky, est une recréation marxisante et amusante d'un récit polaire dans les souterrains du métro de Londres. Tchaikovsky fait ici encore preuve d'une amusante manière de vouloir fournir de vraies histoires lovecraftiennes épicées d'un vrai sens.

Devo Nodenti, de Keris McDonald, raconte comment une vieille archéologue a sacrifié le sommeil de toute sa vie à une vengeance. Une femme à chat nantie d'un chat pour le moins original.

Prospero and Caliban, d’Adam Gauntlett, est un texte picaresque, inspiré de La Tempête de Shakespeare et mettant en scène deux personnages haut en couleur tentant de survivre à des bêtes sélénites et de fuir ce qui semble être le point d'arrivée du Triangle des Bermudes. Délicieuse à lire.

Moving Targets, d’Adrian Tchaikovsky, transporte un récit lovecraftien de dimension parallèle rendu visible aux humains (Hélas, « si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi ») dans le monde de la misère, de la drogue, et des fêtes underground londoniennes. Tchaikovsky développe ici aussi une « approche sociale » de Lovecraft qui réussit à ne jamais paraître lourde ou plaquée sur le récit ; c'est ce mix que Tchaikovsky réussit fort bien dans ses nouvelles.

The Play’s the Thing, de Keris McDonald, est une histoire folle de maison transdimensionnelle, qui captive le lecteur et le promène de référence en référence dans un récit au twist final réussi. Un bel exercice, sans doute le moins directement lovecraftien.

Les trois dernières sont plus quelconques.
Pitter Patter, d'Adam Gauntlett, est prévisible (même si le parler londonien est amusant).
Irrational Numbers, d’Adrian Tchaikovsky, est soit trop proche, soit trop éloignée de son original (et puis une héroïne qui s'appelle Anne Rigolo, j'ai pas pu).
Season of Sacrifice and Resurrection, d’Adrian Tchaikovsky, est convenue et prévisible (même s'il y a dedans des créatures à tête étoilée que j'aime bien).

En résumé, rien n'est vraiment mauvais et quelques textes sont sérieusement bons. Tchaikovsky fait du « Lovecraft social », McDonald du rude, et Gauntlett offre une belle transcription d'un texte célèbre.

A noter que les textes et références sont expliqué en notes à la fin de l'ouvrage. Mais comme on dit, si on doit t'expliquer la blague...

The private life of elder things, anthologie

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