La Cité des marches - Robert Jackson Bennett

Bulikov, la capitale du Continent. Autrefois une ville grande et puissante, le centre du monde. Aujourd’hui une ville conquise, en partie détruite. Rome après Alaric. Kind of. Dans le monde de La Cité des marches , dernier roman traduit en français de Robert Jackson Bennett et premier volume de le trilogie des Cités divines , il y a le Continent et le reste – ce centre-périphérie théorisé au XIV siècle par le grand historien arabe Ibn Khaldoun . Et, comme dans l’analyse de ce dernier, la périphérie a fini par conquérir le centre, en l’occurrence le Continent ; rien d’étonnant, ce n’est qu’à la périphérie que résident la force et la détermination nécessaires à la guerre. Concrètement, c’est une révolte conduite avec succès il y a plusieurs décennies par le Kaj qui a abattu l’empire continental et ses dieux. La chute des uns entrainant celle de l'autre. Car tu dois le savoir, lecteur, le pouvoir sans égal du Continent était le fruit des « miracles » de ses six dieux, incarnés dans le

Owning the Future - Neal Asher


Le blogging étant pour moi un loisir et pas un boulot, je ne vais pas me lancer ici, à partir de notes que je n'ai pas prises, dans des chroniques de livres lus durant la dernière quinzaine dans les trains ou les BandB.
Juste, donc, quelques conseils rapides. Vite fait, bien fait. Si ça donne des envies de lecture à quelqu'un, tant mieux.

"Owning the Future" est un recueil de nouvelles et novellas de Neal 'L'écorcheur' Asher.
Agréable à lire dans le cadre d'un voyage car les textes trouvés y sont assez courts pour pouvoir supporter une lecture hachée, "Owning the Future" présente au lecteur des textes écrits entre 2004 et 2013 (si j'ai tout compris). On s'y (re)plonge dans les mondes de la Polity ou dans celui du Owner Space, voire dans l'univers Jain.

Pour aller vite, le recueil plonge le lecteur dans les mondes imaginés par Asher. Des mondes SF qu'on qualifiera de violemment baroque au vu de tout le chatoiement créatif qu'on y croise et de la violence qui s'y exprime à chaque page.
Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas Asher, la Polity est un espace humain énorme issu de la lointaine Terre et gouverné par des IA (à noter : un espace bien moins aimable que celui de la Culture). Démocratique seulement de loin, adepte des services spéciaux, le régime de la Polity est en guerre plus ou moins larvée avec les Pradors, une race de crustacés spatiopérégrins. Près de lui se trouvent aussi les Jains (à surveiller) et le strictly off limit Owner Space.

Guerres de frontières, colonies spatiales plus ou moins indépendantistes, génocides planétaires, voyages dans l'U-Space (une sorte d'hyperespace), dangereuses zones pirate plus proches de Stevenson que de 2001, IA gone-rogue, Asher ne s'interdit rien dans l'univers absolument immense qu'il invente pour ses lecteurs. On oscille entre space opera, récit de mercenaires, de guerre, histoires de pirates ou d'Ouest sauvage. C'est toujours très violent, on y meurt beaucoup, et de manière le plus souvent très déplaisante.

Pour ce qui est des personnages et de la technologie, on croise tough bastards, chasseurs de primes, pirates, mercenaires, IA non fiables, aliens aux motivations étranges, clones, sans oublier des humains aux cerveaux lavés par des implants neurologiques, ou décérébrés et réduits en esclavage par les Pradors. Tout ce monde utilise extensivement des améliorations cyborgs, des liaisons informatiques neurales, des modifications génétiques parfois extrêmes, de mortelles armes biologiques customisées, des champignons parasites ou commensaux, ou encore des engins énergétiques à la puissance terrifiante (jusqu'aux planet busters). Et puis il y a des plantes incroyables, des animaux qui ne le sont pas moins, une géographie planétaire souvent originale. Asher dépayse sans limite.

Sur les nouvelles elles-mêmes, distrayantes, elle ne sont pas désagréables à lire même si elles semblent parfois imparfaites et en tout cas inférieures aux romans de l'auteur.
A noter qu'elles ont souvent une structure du type : plongée dans l'action sans explication puis flashbacks successifs qui posent le contexte et la généalogie de la situation.

Se détachent du lot Owner Space, avec son rire jaune sur une révolution prolétarienne qui vire à la dictature, vue du point de vue des inquisiteurs comme de ceux qui les fuient (et quelle fin pour ce récit !), la très étonnante Strood où des Aliens sans Frontières tentent de soulager les maux de l'humanité, Bioship où un vaisseau sentient parvient à se débarrasser d'un capitaine sadique et violeur, The Rhine's World Incident dans laquelle on voit à quel point s'opposer à la Polity est une mauvaise idée, et Shell Game où une manipulation biotech de long terme doit provoquer un changement de régime dans une théocratie religieuse extra-terrestre.

Souvent amusant, mais si pas complétiste préférez les romans.

Owning the Future, Neal Asher


Commentaires

Yann a dit…
Bonjour, merci pour cet article, j'ai adoré l'écorcheur et Drone, et je me demandais si les romans en anglais du Polity étaient accessibles pour un niveau moyen voire moyen moins ?
Merci d'avance
Gromovar a dit…
Je pense que c'est un peu trop baroque à lire avec un niveau d'anglais incertain. Désolé.
Yann a dit…
Merci de la réponse