Gotham Central t3 - Brubaker - Rucka et al.

Juste un mot pour dire que vient de sortir le tome 3 de la série Gotham Central chez Urban Nomad. Je ne reviens pas sur les caractéristiques et qualités de la série. On les trouvera dans  ma chronique des deux premiers volumes . Elles sont  toujours aussi présentes dans ce troisième et avant-dernier tome. Je viens juste t’allécher, lecteur, avec le sommaire de cet opus. On commence avec Corrigan , une histoire assez courte dans laquelle l’inspectrice Montoya se salit les mains pour impliquer un agent ripou de l’identité judiciaire qui a mis en difficulté son équipier, Crispus Allen, en soustrayant une preuve capitale après une fusillade. Côté famille en revanche, depuis son outing, rien ne s’est arrangé. Quand on a des parents latinos très religieux, ça ne passe pas. Suit Extinction des feux , dans lequel la police de Gotham, représentée ici par le commissaire Akins, rompt définitivement et de manière très visuelle le lien ténu qui la liait à Batman. Une décision qui ne fait ...

Comme une odeur de Diable - Seignolle - Encore une histoire, mémé


Cette année, Claude Seignolle a 100 ans. Ce grand et trop méconnu conteur et romancier a fait œuvre de recueillir les légendes paysannes avant qu’elles ne disparaissent dans le naufrage du monde qui les portait.
A cette occasion, Mosquito publie un recueil de cinq nouvelles du maitre, adaptées en BD par Laurent Lefeuvre.

L’album s’ouvre sur l’histoire de deux rencontres. D’abord celle de Pierre Dubois avec celui qu’il admira longtemps avant d’en devenir l’ami proche, puis celle de Seignolle et Lefeuvre, pour laquelle Dubois sert d’entremetteur. L’album, les cinq récits qu’il contient, est le fruit de cette double rencontre, de l’amour aussi que les trois hommes portent aux contes, légendes, récits du petit peuple des haies et des forêts. Quatre histoires entre Morbihan et Sologne, plus une cinquième, urbaine, qui est la moins convaincante ; la voix de la terre porte moins bien en ville.

Seignolle nous ramène dans un monde perdu, magique et terrifiant à la fois, parmi ces paysans, dont Mendras disait la fin dès 1967, qui vivaient assez aux marges pour entrevoir, la nuit, la faërie aux portes et le Malin dans l’ombre.

Cinq courts récit horrifiques à chute, de ceux que les grands-mères racontaient à la veillée pour effrayer les enfants, les mettre en garde, ou faire passer une valeur morale. Différents mais, dans le fond, les mêmes que ceux, venus de Naples, qu’on me raconta jadis.

Chaque histoire est introduite par une page de présentation qui évoque celles des House of Mystery.
On croise ici un terrifiant visiteur du soir, une incantation incroyablement complexe pour provoquer la lycanthropie, une prophétie autoréalisatrice de malheur, la malédiction d’une hedge witch, et une plus anecdotique histoire de vampirisme.

C’est agréable à lire, écrit dans un français rustique, rocailleux, rural, plein d’images d’une naïve poésie paysanne. On sent toujours vite venir la chute, mais la tension monte quand même grâce à la densité de la narration et à la qualité du graphisme.

Graphiquement enfin, c’est très beau, dans le style NB traits fins et aplats des histoires d'horreur qu'on lit en France chez Délirium par exemple.

Un beau livre à s'offrir et à offrir.

Comme une odeur de Diable, Lefeuvre, Seignolle

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