Gotham Central t3 - Brubaker - Rucka et al.

Juste un mot pour dire que vient de sortir le tome 3 de la série Gotham Central chez Urban Nomad. Je ne reviens pas sur les caractéristiques et qualités de la série. On les trouvera dans  ma chronique des deux premiers volumes . Elles sont  toujours aussi présentes dans ce troisième et avant-dernier tome. Je viens juste t’allécher, lecteur, avec le sommaire de cet opus. On commence avec Corrigan , une histoire assez courte dans laquelle l’inspectrice Montoya se salit les mains pour impliquer un agent ripou de l’identité judiciaire qui a mis en difficulté son équipier, Crispus Allen, en soustrayant une preuve capitale après une fusillade. Côté famille en revanche, depuis son outing, rien ne s’est arrangé. Quand on a des parents latinos très religieux, ça ne passe pas. Suit Extinction des feux , dans lequel la police de Gotham, représentée ici par le commissaire Akins, rompt définitivement et de manière très visuelle le lien ténu qui la liait à Batman. Une décision qui ne fait ...

Murena Artbook, in memoriam Delaby

"Murena" est une superbe série de BD trop peu chroniquée sur ce blog. Créée par Dufaux au scénario et Delaby au dessin, elle ressuscite la Rome des Césars (Claude d’abord, puis Néron), fascinante, cruelle, barbare, à la culture résolument préchrétienne. On y voit le patricien Lucius Murena, ami de Néron, se bruler aux flammes du pouvoir. Il connaitra la fureur impériale et cherchera la vengeance, verra la folie grandissante de Néron, et entrainera le lecteur à sa suite dans une Rome où la vie ne vallait pas grand chose et où il ne faisait pas bon être de ces chrétiens qui commençait à se multiplier dans l’Urbs. Une série magnifique, tant par le scénario que par le dessin.

Hélas, le 28 janvier 2014, après le tome 9, mourut Delaby.

Paraît aujourd’hui un artbook qui permet au fan de retrouver le travail de Delaby. On y trouve quelques extraits d’interviews qui décrivent les méthodes de travail de Delaby sur la série et les détails de sa collaboration avec Dufaux. S'y trouvent aussi quelques-uns des crédos de l’artiste défunt : sa quête perpétuelle (et qu’il sait vaine) de la perfection graphique, son amour de l’aquarelle, son attachement à la beauté classique, l’importance énorme qu'il accorde aux corps et aux visages (aussi importants en terme de temps de travail que les décors brillamment reconstitués de la Rome impériale), le goût pour les gueules de brutes couturées (parfois involontairement inspiré de visages célèbres) ou pour les femmes « felliniennes » aux courbes généreuses.

Mais l’essentiel est ailleurs. L’essentiel, dans l'ouvrage, ce sont les productions du dessinateur. Une collection de dessins, esquisses, études, mises en place de planches, tant crayonnés qu’à la gouache ou à l’aquarelle, offertes aux yeux de lecteur et lui permettant de retrouver une dernière fois le travail de Delaby sur "Murena". Ces quelques inédits donnent l'illusion que l'artiste travaille encore sur la série, et c'est un plaisir mensonger mais bien agréable.

La fin de l'ouvrage nous apprend que la série continuera, avec Théo (Le trône d’Argile) aux pinceaux, dont nous voyons une première planche rassurante car elle ne semble pas trahir le style imprimé par Delaby à la série.

Murena Artbook, Dufaux, Delaby

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