Catriona Ward - La dernière maison avant les bois

Si La dernière maison avant les bois n'est pas à proprement parler un roman d'Imaginaire, il n'en est pas moins un ouvrage aussi intrigant que passionnant à lire et dont la fin, point faible souvent de ce type de livre à mystère, ne décevra pas. Ca fait déjà beaucoup de points positifs. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 110, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : Dans l’impasse de Needless Street se dresse une maison isolée et solitaire, à l’image de son propriétaire, Ted Bannerman, un étrange personnage. Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Ted aurait-il un lien avec cette disparition d’enfant survenue onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison avant les bois ? Voila.

Retour de chronique : Les vaisseaux d'Omale - Laurent Genefort

Retour de chronique publiée dans Bifrost 75
Avec "Les vaisseaux d’Omale", Laurent Genefort poursuit sa visite du monde d’Omale, immense Sphère de Dyson créée, il y a bien longtemps, par les mystérieux Vangks qui y exilèrent d’innombrables races intelligentes. Revenues, sous l’effet de l’isolation, à un niveau technologie bien inférieur à celui de leur arrivée, les races ou « reh » vivent sur de « Grandes Aires », adaptées à leur besoin physiologique, et doivent y cohabiter avec une ou deux voisines.

L’action des Vaisseaux d’Omale débute vers 1600 CC , alors que les « reh » retrouvent la voie de la science et que les regards des savants se tournent de nouveau vers le ciel.

Après des siècles de guerre, le pacte de Loplad a garanti la paix entre les Humains, les belliqueux Chiles, et les très empathiques Hodgqins. En dépit d’un cosmopolitisme qui se développe, la méfiance n’a pourtant pas complètement disparu, et les préjugés, parfois exprimés violemment, demeurent ; néanmoins de grandes villes triples existent, et la coopération, entre scientifiques notamment, progresse.
C’est dans l’une de ces villes triples qu’un Aezir, membre d’une étrange race spatiale, propose aux trois « reh » un rendez-vous, dans cinq ans, pour partir explorer les planétoïdes intérieurs de la Sphère et peut-être comprendre mieux ce qui l’ont créée. Hasard programmé, des scientifiques hodgqins sont justement en train de terminer la mise au point de vaisseaux spatiaux. L’expédition sera conduite par une scientifique humaine à la passion dévorante, Ipis, qui va conduire d’une main de fer sa petite troupe d’Humains et d’Hodgqins - plus bigarrée encore par la suite - vers l’infini et au-delà, à la rencontre des Aezirs et d’un peu du secret des Vangks.

"Les vaisseaux d’Omale" offre aux lecteurs une incursion en profondeur dans l’aire hodgqine, sans doute la « reh » restée la plus mystérieuse dans la cycle d’Omale. On y découvre un peuple bien plus loin de nous que ne le sont les Chiles : biotechnologie, reproduction à trois sexes, empathie si vive qu’elle pousse à « l’occultation », ce moment récurrent durant lequel les Hodgqins se ferment au monde pour intégrer les faits dans leur être. Le long voyage en gwilume, sorte d’engin steampunk entre train et téléphérique, permet au lecteur, à travers le regard d’Ipis, de découvrir un monde profondément étranger, par ses habitants comme par son écologie. La longueur de ce voyage fait bien sentir combien les humains quittent leur biotope et s’enfonce dans celui des Hodgqins, êtres amicaux mais radicalement différents. A l’issue de ce trajet et de maintes tribulations, arrivés à la base spatiale, les membres de l’expédition et quelques pièces rapportées finiront enfin par décoller, à bord d’un vaisseau bioformé bien artisanal, afin d’honorer leur rendez-vous et d’augmenter leurs connaissances en rencontrant des êtres encore plus étranges que tous ceux qu’ils connaissent.

"Les vaisseaux d’Omale" est un roman d’aventure prenant. Il offre au lecteur une vraie occasion de dépaysement. Le texte est d’une lecture rapide, agréable, et il n’a pas de défaut rédhibitoire ; ce qui ne l’empêche pas d’en avoir d’ennuyeux. Privilégiant l’action, Genefort fait trop rapide. Les périls qu’affrontent l’expédition surgissent puis sont résolus en quelques lignes, les personnages, mis à part Ipis, sont peu développés et disparaissent parfois longuement du texte lorsqu’ils n’ont pas de rôle à y jouer, certains fils, enfin, sont largement sous-exploités, au point qu’on se demande s’il n’aurait pas mieux valu s’en passer pour allonger le reste. L’impression d’ensemble est celle d’un très bon plan détaillé auquel manque encore du développement et de l’approfondissement. Il est rare de dire qu’un roman devrait avoir plus de pages ; c’est le cas ici.

Les vaisseaux d'Omale, Laurent Genefort

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