Mariana Enriquez - Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, nous racontent le mal qui rôde partout et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, qu’on a assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux. Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires. Un lieu ensoleillé pour personnes sombres , le dernier recueil de nouvelles de Mariana Enriquez, sort en VF aux Editions du Sous-Sol dans une trad...

Victime et bourreau


Sortie du tome 2 de la série Deepwater Prison, de Bec et Raffaele.

Dans la prison sous-marine (le terme de bagne ou d’enfer serait plus approprié tant la violence est grande entre matons et détenus ou entre détenus eux-mêmes), les prisonniers singularisés par Bec préparent leur évasion. Elle nécessite de nombreuses faveurs, notamment sexuelles, à offrir à des gardiens qui sont de véritables ordures, guère meilleurs que ceux qu’ils gardent. L’instinct de survie pousse les comploteurs à abandonner toute considération morale afin de permettre l’avancement de leur projet. On peut les comprendre, même s’ils en deviennent peu ragoutants, à fortiori quand on se souvient que certains sont là, justement, pour avoir, naguère, obéi à leur morale.

Parallèlement, l’enquête sur l’accident de la plateforme pétrolière progresse, en dépit des manipulations de la multinationale pour dissimuler ses négligences. On comprend vite que cela pourrait aller jusqu’au meurtre, si nécessaire. La pieuvre Prometheus-Oil étend ses tentacules même au fond de l’océan. Elaine Rosenberg, la présidente de la commission environnementale l’ignore encore, mais elle est en grand danger.

Et dehors, dans l’eau glaciale, des monstres marins de plus en plus présents menacent la sécurité des hommes qui travaillent dans les fonds marins. Nul doute qu’ils joueront un rôle quand le chaos se déclenchera.

Bien peu de motifs d’être rasséréné donc alors que la prison et les hommes qui l’occupent semblent filer à grande vitesse vers un moment de vérité qui prendra, à n’en pas douter, la forme d’un cataclysme d’où tous ne sortiront pas vivants.
L’histoire n’intrigue guère, mais elle inquiète et révolte. Le dessin de Raffaele est adapté à la teneur du récit. Il fait le boulot.

Deepwater Prison t2, Le Bloc, Bec, Raffaele

Commentaires

chéradénine a dit…
Un dessin magnifique mais une intrigue qui ne s'est pas encore mise en place à la fin du tome 1. On ne croit pas un instant à cette prison qui devrait nécessiter un budget pharaonique pour enfermer des prisonniers, dont certains vont forcément s'évader. Après, comment refuser une lecture gratuite en médiathèque ?
chéradénine a dit…
Je n'ai pas encore lu le tome 2 en fait.
Gromovar a dit…
Que te dire ? Il est vrai que le concept de la prison sous-marine n'a guère de rationalité. Peu importe finalement. L'important est la manière dont l'intrigue se développe. Je n'ai pas les mêmes attentes sur une BD que sur un roman.