L'Oiseau qui boit des larmes - Lee Young-Do

L’Oiseau qui boit des larmes (tome 1, Le Cœur des Nagas) est un roman de Lee Young-Do, premier tome d’une tétralogie de fantasy. Son auteur serait « Le Tolkien coréen » si l’on en croit le sticker apposé sur la couverture. Diable ! Qu’en est-il ? Le monde imaginé par Lee Young-Do est divisé en deux par une Ligne imaginaire. Au sud de celle-ci vivent les Nagas. Ils s’y sont installés non sans violence dans un lointain passé. Au nord on trouve les autres « humains », qu’ils soient Standards, Rekkons, ou Tokkebis. Les Nagas sont petits. Ils ont le corps couvert d’écailles. Ils entendent mal, ce qui fait qu’ils parlent beaucoup moins qu’ils ne nilhent (une forme de communication par la pensée) . Ils voient en revanche très bien, notamment les différences de température. Ils vivent dans une société matriarcale, sous la domination de matrones qui traitent les mâles comme un cheptel reproducteur – à l’exception des Protecteurs qui ont épousé la déesse et la servent dans un...

Tilman Razine est toujours vivant


"La ballade de Tilman Razine" est le huitième volume de la série La grande évasion. Kris s’y montre une fois de plus excellent.

En 1942, à Leningrad, des prisonniers se souviennent, un prisonnier raconte, la légende de Tilman Razine reprend vie.
Tilman Razine, bandit sibérien légendaire, profita du voyage inaugural, imaginaire, du Transsibérien en 1900 pour exiger, et réussir, la libération des bagnards qui construisirent la ligne - à l’aide de fonds en bonne partie français rappelons-le.

Plus de 9000 km de voie, une semaine de voyage de Moscou à Vladivostok, le Transsibérien est, de ces trains légendaires du XIXème siècle, sans doute le plus colossal, ayant nécessité presque 20 ans de travaux et le sacrifice de milliers d’hommes. Il symbolise visuellement la politique d’industrialisation menée par Serge Witte en Russie durant le règne de Nicolas II.

Si le voyage inaugural décrit dans l’album, dont Nicolas II est l’un des passagers, est inventé, il n’en est pas moins vrai que le chantier fut réalisé conjointement par des ouvriers anglais et des bagnards russes, et que le contournement du lac Baïkal n’était pas terminé à cette date ce qui imposait de traverser le lac sur un brise-glace réellement inauguré lui en 1900.
C’est à ce voyage inaugural qu’assiste le lecteur parallèlement aux manigances de Tilman Razine pour prendre le contrôle du train et libérer les prisonniers. Il y retrouve un peu de l’ambiance du Crime de l’Orient Express d’Agatha Christie, et un développement intéressant sur l’espoir comme source de liberté, sur le fait qu’un homme qui incarne une idée peut être incarné par n’importe quel homme. Une idée ne meurt jamais.

L’histoire est parfaitement racontée par Kris, calibrée exactement pour les 64 pages du one-shot, exercice toujours difficile car la progression narrative est délicate sur un format si court.
Le dessin est correct, les couleurs, déclinant des nuances de blanc, mettent dans l’ambiance d’une Sibérie couverte de neige.
C’est donc un album recommandable, au parfum léger de V for Vendetta.

La ballade de Tilman Razine, Kris, Martinez, Delf

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