Les Diables - Joe Abercrombie

Les Diables est le dernier roman de Joe Abercrombie, le pape du grimdark. C'est un roman fantasy/action très dynamique, sanglant, violent et parfois drôle. Il est aussi plus profond que son début ne le laissait présager, et c'est le traitement des personnages qui fait sa qualité. Je ne peux en dire plus car ma chronique sera dans le Bifrost n° 120, et elle ne reviendra ici qu’un an après la sortie de la revue (c’est à dire, pfff…). Je peux au moins donner le résumé de la couv’ car celui-ci est disponible partout : L’Europe est au bord du gouffre. La peste et la famine la ravagent, des monstres rôdent dans l’ombre et des princes avides ne songent qu’à leurs dévorantes ambitions. Une seule certitude demeure : les elfes reviendront, et ils mangeront tout le monde. Mais parfois, les chemins les plus sombres mènent à la lumière. Des routes sur lesquelles les Justes n’ont pas l’audace de s’engager. Enfouie dans les entrailles du splendide Palais Céleste, le fief de la foi...

A la recherche du temps perdu


L’anthologie "Dark Hall Press Cosmic Horror Anthology" a été gratuite pour Kindle pendant quelques jours sur le site d’Amazon. C’est gentil. Mais surtout ça illustre involontairement la notion de coût d’opportunité, capitale en économie.

Cosmic Horror Anthology est donc une anthologie sur appel à texte regroupant des nouvelles, certaines très courtes, d’inspiration lovecraftienne et censées entrainer leurs lecteurs dans les arcanes trop méconnus de l’horreur cosmique. Fichtre !

A l’arrivée sur 10 nouvelles, 2 valent la peine d’être lues, 1 presque, quant aux 7 autres, elles ne valent pas une heure de peine, comme l’aurait écrit Durkheim.

On lira donc avec plaisir pour leur caractère indéniablement weird :

The Yellow Dust, de Oliver Smith, est sûrement la plus réussie tant elle est dérangeante dans sa description lancinante et intimiste d’une fin du monde venue des étoiles.

The Eye of the Beholder, de Darin Kennedy, montre comment une divinité chtonienne s’immisce dans la vie d’un homme de la rue. L’appel de l’étrange, qui lui parvient par de nombreuses bouches, est irrésistible. Il finira par y répondre et rejoindra la plus belle créature qu’il ait jamais vue ; la beauté est dans les yeux de celui qui regarde.

Enfin, The Interview, de James Pratt, même si elle est plus banale, amusera sans doute les fans de Lovecraft en donnant la parole à un Ancien réveillé de son long sommeil. On y apprend avec jubilation que si les Anciens cherchent à établir un contact avec l’Humanité, ce n’est pas du tout pour lui offrir la sagesse des siècles ou le progrès technologique. Loin de là.

Et le coût d’opportunité alors ?

Prix d’achat : 0, plaisir de lecture : x (un x faible). Rapport plaisir/prix : infini. De quoi se plaint donc le grincheux Gromovar ?
Sauf que, comme le savent tous les joueurs de Magic, même une carte gratuite coûte l’action de son tirage qui aurait pu en délivrer une meilleure.

Les deux ou trois heures passées à lire ce dispensable recueil, attiré, ladre que je suis, par sa gratuité économique, n’ont pas été consacrées à lire un livre qui m’aurait apporté beaucoup plus de plaisir dans le même temps, Hild de Nicola Griffith par exemple. La lecture de l’anthologie a donc un coût d’opportunité, qui est la non-lecture de Hild, pour les trois heures considérées. Un recueil gratuit n’est donc pas sans coût s’il est médiocre. Plus généralement, toute lecture a pour coût d’opportunité la non-lecture d’autre chose. Voilà pourquoi je prends toujours un tel soin pour sélectionner ce que je lis et pourquoi j’évite le simplement « bien sympa ». J’ai cru comprendre que le temps de certains était illimité, le mien ne l’est pas. Croyez que je le regrette.

Dark Hall Press Cosmic Horror, Anthologie

Commentaires

Xapur a dit…
Hélas, le gratuit est parfois une perte ;)
Gromovar a dit…
Souvent même.