Daredevil Redemption - Hine - Gaydos

Redemption, Alabama. Un enfant du coin est retrouvé tué et mutilé. Après une enquête expéditive le shérif et ses hommes mettent la main sur trois suspects qui font des coupables idéals. Deux garçons et une fille du coin, se disant satanistes tous les trois. Dans le contexte explosif de la mort d’un enfant dans une petite communauté l’affaire est pliée, c’est la chaise électrique qui attend les trois jeunes en dépit de leurs protestations d’innocence. Cette affaire désespérée, pourtant, c’est le brillant Matt Murdoch, plus connu sous le nom de Daredevil, qui la prend en charge en défense de l’accusé principal, sur l’insistance d’une mère sure de l’innocence de son fils. En terrain hostile, l’avocat new-yorkais mettra toute son énergie à disculper son client et à découvrir le vrai coupable. Car, dans une ville où le fanatisme religieux règne et où de sombres secrets obscurcissent la vue, seul l'aveugle qu'il est peut espérer y voir clair. Daredevil Redemption est un one-shot réé

Vibrionnant


Nouvel opus de la série « L’homme de l’année » qui peut faire penser, par son personnage principal, à l’excellent 1917. Penser seulement. Malheureusement.

Abdullah est un enfant esclave offert à l’explorateur Antoine d’Abbadie par un chef de tribu. A son retour en France, et alors que l’esclavage a été aboli, Antoine et Abdullah se sont attachés l’un à l’autre au point qu’Antoine ramène avec lui Abdullah et en fait son fils adoptif. Il l’élève dans son château et l’éduque de la meilleure façon. Mais, saisi par la volonté traditionnelle ( ? ) de prouver sa valeur guerrière, Abdullah fugue pour aller trouver et tuer son lion ( ? ). Dépouillé par des malfaiteurs, sans le sou, il s’engage dans les troupes coloniales et ira de combats en combats, se couvrant de gloire militaire, sous le regard souvent dépréciatif d’officiers racistes. Puis, après avoir rencontré un émir algérien qui lui ouvre une autre vision du monde, il fraie par désœuvrement avec la branche algérienne de l’Internationale, avant de rentrer en France, de participer à la débâcle de 1870, de déserter et d’aller combattre jusqu’à la mort pour la Commune. Dans tout cela, guère d’engagement politique, surtout une soif de guerre que le Temps permet d’assouvir.

En racontant une histoire qui s’étend sur plusieurs décennies, Pécau survole tout sans rien développer. Abdu vole de guerre en guerre comme un pois sauteur sans que jamais le contexte ou les enjeux ne soient traités. Le personnage lui-même n’est guère attachant, sauf à considérer que, africain lettré perdu dans des guerres qui ne le concernent pas, il l’est par nature. Pour moi, ses caractéristiques de guerrier d’exception doublé d’un homme instruit sentent plus le personnage de jeu de rôle (guerrier doté d’un trait particulier) que la création littéraire.

Et de la Commune on ne voit pas grand chose, ni déroulement, ni symbole, si ce n’est quelque figures incontournables (Jules Vallès, Louise Michel) qui semblent être là car elles se devaient d’être dans l’album. Il est impossible à quelqu’un qui ne connaitrait pas l’histoire de la Commune de comprendre ce qui se passe, à quoi s’activent les uns et les autres, et même qui sont les uns et les autres.
Il serait temps qu’en France les idolâtres encore nombreux de la Commune comprennent que la majorité des gens qui vivent dans ce pays aujourd’hui ne connaissent pas l’histoire de la Commune, sans compter que souvent ils n’en ont, de surcroit, rien à foutre. Ce n'est pas ce genre d'ouvrage, si allusif qu'il ne semble destiné qu'à des happy few à qui leur pépé aura chanté, des trémolos dans la voix, Le temps des cerises qui leur donnera l'envie de s'intéresser à cette page d'Histoire.

Graphiquement, et en dépit d'une superbe couverture, le dessin est inégal, quelques belles images, des visages trop ressemblants, et une Afrique globalement ratée.

L’homme de l’année, t5, 1871, Pécau, Dellac, Thorn

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