La Dissonance - Shaun Hamill

2019, quatre adultes qui furent jeunes et le sont moins maintenant sont invités à une commémoration dans leur ancien lycée de Clegg, une petite ville du Texas. Les vies actuelles des quatre anciens élèves, qui ne se sont pas revus depuis des années (et auquel s'ajoutera un cinquième protagoniste involontaire, Owen, encore adolescent) , illustrent, hélas pour eux, diverses formes de l'échec professionnel, sentimental et social. On comprend vite qu'une partie de l'explication à ces vies insatisfaisantes se trouve dans des événements tragiques survenus à la fin des années 90 alors que les « héros » (ce n'est pas le mot juste) du roman était encore scolarisés au lycée de Clegg. Et que de vieilles histoires sont encore à régler. La Dissonance est le second roman de Shaun Hamill qui avait offert au lectorat le très réussi Une Cosmologie de monstres . C'est une friandise pour nostalgiques de bike stories des 80's (même si ici, âge aidant, c'est en voiture qu...

L'espoir est une vertu d'esclaves, Cioran


Sortie après une longue attente du tome 3 de la série Zombies, de Peru et Cholet, sobrement intitulé "Précis de décomposition".

C’est toujours une très bonne histoire de zombies, cruelle, dure, profondément nihiliste, même si un faible espoir a l’air de pointer à l’horizon. En dépit d’un secret encore à révéler qui semble doucher le dit espoir (ouf, j’ai craint que l’espoir ne domine).

Impossible de ne pas avoir Walking Dead en tête en lisant quelque histoire de zombies en BD que ce soit. Ici aussi. Certains passages résonnent, mais est-ce évitable ? Il y a des développements obligés dans ce genre de crise, et nul auteur ne peut ne revendiquer la paternité. C’est donc à la folie techniciste des hommes ou à leur inhumanité viscérale que se heurtent les survivants de la série dans cet épisode. Et si certains tentent de rester humain, d’autres ont laissé tout leur bagage civilisationnel derrière eux.

On meurt beaucoup dans "Précis de décomposition" (comme dans le reste de la série), Peru concentrant en trois (ou quatre suivant comment on compte) épisodes, les chocs que d’autres séries distillent sur plus de volumes. On y lutte aussi férocement pour survivre et trouver un havre. On s’y retrouve souvent dans la position de Sisyphe, obligé de tout reprendre à zéro après avoir cru réussir, tant il est difficile de trouver une solution pérenne à une crise d’extinction de cette ampleur, à fortiori quand on a des réflexes d’hommes modernes, assisté sa vie durant par une technique avancée.

La qualité essentielle de ce qui pourrait n’être qu’une nième série de zombies vient de l’approche résolument nihiliste de l’auteur, résumée par les citations qui ornent chaque quatrième de couverture. Ici, c’est Cioran qui s’y colle. Le dessin est toujours beau et la décomposition du monde est joliment montrée au lecteur.

Une histoire dure servie par un dessin efficace. Une mauvaise nouvelle à venir. Vivement la suite !

Précis de décomposition, Zombies t3, Peru, Cholet

Commentaires