Mr Gaunt and other uneasy encounters - John Langan

Mr Gaunt and other uneasy encounters est le premier recueil de nouvelles de John Langan, publié en 2008 et nominé Bram Stoker Award la même année. Elizabeth Hand l’écrit dans sa préface au recueil, John Langan écrit une sorte d’horreur psychologique qui doit beaucoup à M.R. James  ; ajoutons qu’elle doit aussi à Lovecraft, au moins par quelques références explicites. L’horreur de Langan rend hommage à une forme classique dans laquelle une tombe ou un objet très anciens sont au fondement de l’angoisse et du malheur qui suivra ( des exercices dira-t-on) . Il trouve aussi un ton plus moderne dans au moins deux des textes qui composent le recueil. Quelques mots sur son contenu : On Skua Island et Mr Gaunt sont des club stories. Vite très prévisible, On Skua Island raconte une expédition « archéologique » sur une île perdue. S’y trouvent une tombe et une « momie » viking porteuse d’une très ancienne malédiction. Morts prématurées, disparitions progressives des membres de l’équipe de pro

Vers la terre des dinosaures


Sortie récente du premier volume de l’adaptation du "Monde Perdu" d’Arthur Conan Doyle (publié en 1912), par le très prolifique Christophe Bec. Maintes fois adapté, notamment à la télévision et au cinéma, ce roman a aussi inspiré Jurassic Park ou King Kong. C’est au tour de Bec d’y venir.

Il faut dire que l’idée qu’existeraient encore des dinosaures vivants, quelque part sur Terre dans une vallée cachée ou en son cœur creux, n’a cessé de faire rêver les contemporains de Conan Doyle (ou ses prédécesseurs tels Jules Verne avec son « Voyage au Centre de la Terre »). La puissance presque inimaginable des anciens reptiles, leur extinction incompréhensible, les traces de leur présence retrouvées en grand nombre par des paléontologues partis tout autour du globe à la chasse au trésor, tous les ingrédients étaient réunis pour que les défunts lézards géants fascinent ce monde de la fin du XIXème qui partait à la découverte de ses limes, tant géographiques que temporels.

La volonté d’explorer, de connaître, et de maîtriser de l’Occident bénéficie alors des avancées technologiques de la Révolution Industrielle ainsi que de la richesse qu’elle génère. Les nouveaux moyens de transport, de plus en plus rapides et fiables, comme les nouveaux outils de communication, rétrécissent le monde, d’autant que l’opulence nouvelle permet de divertir une partie des ressources humaines et capitalistiques à l’exploration du monde.
Et si le monde devient plus petit, plus ramassé, il est encore largement inexploré. De vastes pans des cartes mondiales sont vierges. On n’y écrit plus « Here be dragons », mais c’est tout comme. Le cœur de l’Afrique est mal connu, ceux de l’Amérique du Sud ou de l’Asie aussi ; quand à l’Antarctique…
C’est sur ce grand Inconnu que fleuriront les romans d’exploration fantastique, tant il était impossible à quiconque d’affirmer qu’il ne pouvait y avoir de « Monde Perdu », sous une forme ou sous une autre, faute d’y être allé voir. Lovecraft est l’un de ceux qui fermeront le bal, avec ses « Montagnes Hallucinées » incompréhensibles pour un lecteur actuel qui aurait oublié que, dans les années 30, on ne savait pas ce qu’il pouvait bien y avoir au cœur de l’Antarctique.

Reprenant assez fidèlement l’histoire de Conan Doyle, l’album présente les personnages, les rivalités qui les opposent, et leur long périple vers la terre des dinosaures. Si ce premier tome, qui se termine à l’instant où l’expédition du professeur Challenger voit ses premiers spécimens vivants, fait figure d’exposition, il n’en est pas moins utile et, dirais-je, nécessaire. La longueur du voyage fait ressentir au lecteur combien il faut partir loin des routes balisées et des terres cartographiées, loin de la civilisation, pour espérer trouver du nouveau et de l’inconnu.

Dessin et couleurs soutiennent convenablement l’action dans le style de l’époque. Disons simplement qu’ils font bien le boulot.
A noter que la première édition contient un très beau cahier graphique.

Le monde perdu, tome 1, Bec, Salvatori, Faina

Commentaires