James Tiptree Jr. : Sexe et mort, les nouvelles

Sexe et mort dans les nouvelles de James Tiptree Jr. « La mort était le moteur de leur vie, la mort alimentait leur sexualité. La mort les poussait à se battre l'un contre l'autre et à se retrouver dans les bras l'un de l'autre. » « Sur la relation existant entre les écrivains et leurs histoires, je crois que l’histoire est la partie la plus authentique de l’écrivain » . Cette phrase de James Tiptree Jr. écrite en 1971, résonne fort quand on connaît l’histoire de l’écrivain nommé James Tiptree Jr., autrement dit quand on sait – comme c’est le cas depuis 1977 – « qu’il » est en fait Alice Sheldon, une femme née en 1915 et pas du tout le jeunot de sexe masculin qu’on  imaginait quand il publiait en 1968 sa première nouvelle, Birth of a Salesman . Sur la biographie de JTJ/AS beaucoup a déjà été dit et fort bien, notamment dans ce dossier ; mais au vu de la citation ci-dessus il paraît utile d’aller chercher l’écrivain dans son œuvre. Qui êtes-vous James ...

Love and Hate


"Le livre des derniers jours" est le premier tome d’une série de BD en trois, intitulée Promise, et cosignée Lamy et Mickaël. Promise, comme la terre du même nom, mais surtout comme une pauvre femme destinée, à son insu, à connaître une union contre nature.

Car dans la petite ville de Promise, au milieu des neiges de l’Idaho, bien loin d’une Guerre de Sécession approchant de sa fin, arrive un étrange pasteur accompagné d’un terrifiant molosse. Celui qui dit se nommer Amos Laughton profite d’un drame qu’il a provoqué pour s’insérer rapidement, par mensonge, manipulation, et meurtre, au sein de la naïve communauté de Promise. Il fait planer sur celle-ci une menace que nul ne perçoit à l’exception d’une petite fille, Rachel. Aidée d’un shaman shoshone, elle tente, avec ses minuscules moyens, de lutter contre le démon.

Mêlant western et fantastique, "Le livre des derniers jours" est d’une lecture rapide et agréable. Scénario simple mais efficace, dénué des trous logiques que s’autorisent certains auteurs dès qu’il s’agit de fantastique, inquiétant personnage du révérend noir pénétrant dans Promise aussi facilement qu’un ver dans un fruit – car qui inspire plus confiance qu’un homme de Dieu -, promesse d’atrocités futures - car le plan avoué du « révérend » est loin d’être achevé -, sensation d’isolement, il est clair pour le lecteur que personne ne pourra aider la petite ville, si faible et si loin de tout, et que seule la clairvoyance d’une enfant pourra peut-être éviter une issue insupportable. A l’issue de ce premier tome, on n’en est pas là, les plans du Mal se déroulent sans accroc, et, pour Promise comme pour la mère de Rachel, le pire est à venir.

S’inspirant d’un poème (fictif ?) d’Edgar A. Perry (plus connu sous le nom d’Edgar Allan Poe) intitulé « Le chant de l’incube », Promise rappelle aussi « La nuit du chasseur » que l’auteur cite nommément dans ses remerciements, et dont le réalisateur donne son nom au héros noir de la série.
Le dessin soutient joliment l'histoire à mi-chemin entre réalisme et allégorie, entre western et fantastique donc.

Le livre des derniers jours, Promise t1, Lamy, Mickaël

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